Berna Lopez, « La samaritaine »

Au détour de nos chemins, une rencontre…

Une femme s’arrête au puits. Une femme que l’on imagine volontiers en quête de relation plus que d’eau claire. Cette femme est interpellée par Jésus et par sa demande particulière : «Femme, donne-moi à boire ! »

Rien ne devait à cette époque être plus incongru qu’un homme juif s’adressant à une samaritaine. Rien ne devait être plus inconvenant que ces deux-là qui se parlent.

Une femme s’arrête au puits. Une femme que l’on imagine volontiers en quête de relation plus que d’eau claire. Cette femme est interpellée par Jésus et par sa demande particulière : «Femme, donne-moi à boire ! »
Rien ne devait à cette époque être plus incongru qu’un homme juif s’adressant à une samaritaine. Rien ne devait être plus inconvenant que ces deux-là qui se parlent.

Cette rencontre, relatée dans l'évangile de Jean, annonce une nouvelle dimension dans la mission du Christ. Elle nous apprend une attitude fondamentale à tenter d'atteindre. Le temps du carême pourrait être un espace permettant de nous arrêter au puits.

Chaque jour, les bénévoles et les permanents du service aux aînés rencontrent des femmes et des hommes en quête de relation. A domicile, en EMS, quelquefois aussi à l'hôpital, nous rencontrons des personnes en situation de vieillesse, de maladie ou de solitude. Quelquefois les trois à la fois. Le puits de la rencontre est bien loin. Nous ne sommes pas de Nazareth. Raté ?

NON, évidemment ! Durant le carême, nous sommes particulièrement appelés à imiter l'attitude du Christ envers la samaritaine : justement inverser les rôles. C'est-à-dire - nous qui visitons régulièrement les personnes âgées - se mettre dans une position de demande plutôt que de celle, confortable, qui consiste à offrir une présence, son temps ou encore le Christ en Communion à domicile.

C'est bien évidemment l'enjeu de toute relation : qui donne ? qui reçoit ? et quel espace permet un échange où le Christ peut déployer sa présence ?

Les personnes que nous rencontrons vivent, souvent, nos visites comme un " puits " où leurs soifs seront taries. Car elles vivent souvent des déserts de souffrances, de lassitudes et de solitudes. Nous nous efforçons justement de ne pas seulement leur apporter quelque boisson que ce soit, mais bien de nous mettre silencieusement à l'écoute. Et d'oser aussi leur demander quelque chose.

Leur demander ce qu'elles sauront nous offrir avec une joie qui transforme cet état "d'assistée" en personne ayant encore une parole à offrir. Leur demander un récit de vie, un café, un renseignement, une prière, qui nous placent immédiatement à nouveau à égalité. Sœurs et frères en Dieu.

Alors, à l'image du Christ révélant une nouvelle identité à la samaritaine, nous oserons remercier ces aînés en leur redonnant une place centrale dans la communauté : "Aînés, donnez-nous à boire ! " Autrement dit, "Aînés, vous avez une nouvelle vie à vivre en nous donnant ce que vous détenez en abondance : la patience, la tolérance, le temps de réfléchir et celui de prier". Et nous de repartir du puits rassasiés.

Belle montée vers Pâques à chacune et chacun !

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