Emanuele Lombardo, dit Lomba / Photo: Leonardo Maddamma

"La tendresse de Dieu m'a sauvé"

De l'enfer de la drogue à la vie... Témoignage d'un jeune homme de 28 ans, Emanuele Lombardo, que Dieu est venu rechercher. Quel est le rôle de Dieu dans notre vie ? Voilà la question qui précède toute autre. Et quel meilleur rôle lui attribuer, sinon celui de Père ?

De l'enfer de la drogue à la vie... Témoignage d'un jeune homme de 28 ans, Emanuele Lombardo, que Dieu est venu rechercher. Quel est le rôle de Dieu dans notre vie ? Voilà la question qui précède toute autre. Et quel meilleur rôle lui attribuer, sinon celui de Père ?

"Dieu m'a témoigné, et me témoigne encore, une infinie tendresse. J'étais un toxicomane de la pire espèce. Du genre à voler à la maison pour me procurer n'importe quelle drogue ; du genre à ne pas aller bosser pour m'enfermer chez moi pour me péter au crack. J'étais de ceux qui ne regardent personne en face. Je me foutais de tout le monde. J'avais perdu tout contact avec mes émotions. A peu de choses près, j'étais devenu une sorte d'animal... Je pensais que la vie était injuste avec moi ; que le terreau de mon enfance était le plus aride qui soit. J'en voulais à mort à mes parents, à mes frères, à mes sœurs. Je haïssais ma réalité, la place que Dieu m'avait désignée. C'est pour tout ça que je cherchais à m'évader, à fuir une réalité que les drogues me permettaient d'altérer. Mais je me suis rendu compte que cette réalité, que je m'étais inventée, n'était pas... réelle. Et cela me désespérait davantage, me piégeais dans des projections mentales toujours plus destructrices. Je me coupais des gens... j'entrais dans un tourbillon d'aliénation.

J'ai demandé à un copain si, en Enfer, on mourait de solitude. J'avais vraiment l'impression que c'était là que je vivais. Il m'a dit qu'en Enfer, on n'était pas tout seuls et que les âmes qui y croupissaient se tourmentaient entre elles. Sa réponse m'a procuré comme une vague espérance... Et si cette impression d'aliénation pouvait être le point de départ d'un processus de salut ? Je regardais mes compagnons d'infortune et je sentais naître en moi l'envie de m'en différencier, d'être autrement. J'ai alors demandé de l'aide à ma famille. J'étais à la limite de l'épuisement...

Je me souviens être entré un jour à la maison en ne comprenant quasiment plus rien de ce qui m'entourait. Mais par chance, à ce moment-là, ma mère était en pleine discussion avec ma sœur quant à l'aménagement de la voiture qui allait les conduire, dans l'après-midi, à une messe de guérison en l'église d'Oleggio (ndlr : dans le Piémont). Je n'avais de toute façon plus rien à perdre et, sans vraiment savoir ce que je faisais, j'ai décidé, moi aussi, de participer à cette messe.

A peine entré dans l'église, je me suis senti baigné dans une étrange atmosphère, semblable à ce que je ressentais quand je prenais des stupéfiants, mais, cette fois, sans paranoïa, frustrations, sensations de mal-être, angoisses ou peurs... Bien au contraire ! J'éprouvais un sentiment d'appartenance, de la joie, de la tendresse. J'en étais stupéfait et émerveillé. Dieu venait à ma rencontre, là où je me trouvais. Je n'ai pas dû faire un chemin, je n'ai pas dû me préparer ou me purifier pour aller à sa rencontre ; ce n'est pas moi qui suis allé vers Lui : c'est Lui qui est venu à moi. Le Dieu que j'aime aujourd'hui n'est pas resté à sa place en attendant que je devienne digne de Le rencontrer. Le Dieu que j'aime aujourd'hui s'est sali les mains, s'est mêlé à mon mal-être, m'a traité avec empathie. Ce Dieu que, à l'époque, je ne connaissais pas, me portait depuis toujours dans ses bras.
Durant l'homélie, je me souviens avoir pleuré. Je ne pleurais plus depuis belle lurette. Avant, j'avais des pleurs de rage, de haine. Là, je pleurais vraiment. C'était la première émotion vraie, réelle, ressentie depuis très longtemps. J'ai alors compris que durant cette période de ma vie, j'avais souffert, j'avais même beaucoup souffert sans jamais m'en être vraiment rendu compte...

Mais Dieu ne s'est pas arrêté là. Il ne s'est pas contenté de me donner une compréhension plus ajustée de ma situation d'alors: Il a fait battre mon cœur ! J'avais oublié que j'en avais un. Je ne le sentais plus battre depuis des années. Je pensais que c'était normal, dans l'ordre des choses, de n'éprouver ni sentiments ni émotions. J'étais pleinement convaincu que la vie n'était que pensées, réactions et schémas logiques à suivre. Ce jour-là, à cette messe, je redevenais enfin un être humain. Mais les choses n'en sont pas restées là. Après quelques semaines je me suis retrouvé dans une unité psychiatrique. Toutes les drogues que j'avais consommées avaient laissé de lourdes séquelles. Mais le processus de guérison du Seigneur était à l'oeuvre. Je pouvais me remettre à vivre; j'avais une espérance, et cette espérance, c'était Dieu!

C'est ainsi que, une fois sorti de l'hôpital, j'ai commencé à fréquenter des groupes de prière et à aller à la messe. Mais le diable était rusé et moi, probablement, stupide... Force est de constater que je me laissais embobiner facilement. Trop orgueilleux, me sentant en devoir d'amuser la galerie, sûr de pouvoir tout maîtriser, y compris l'arrêt des psychotropes... J'ai recommencé à me droguer. Je suis retourné deux fois dans un service psychiatrique. Jusqu'à ce que Dieu fasse l'énième pas vers moi. Dieu ne m'abandonnait pas. Il ne voulait pas me perdre. Il ne m'a pas puni ; au contraire, par un étrange concours de circonstances, il m'a même donné une copine. Mais pas n'importe laquelle : c'était une puéricultrice, une éducatrice, la femme qu'il fallait au bon moment. Elle était adepte de la politique de la carotte et du bâton. Douce ou sévère, c'était selon. C'était bien clair: si jamais je replongeais, elle me quitterait. Je l'aimais ; comme je l'aimais ! Je n'aurais pas voulu la perdre ; je ne me le serais jamais pardonné. C'est ainsi que j'ai cessé définitivement de me droguer. Dieu ne te donne pas ce que tu veux mais ce dont tu as besoin.

A présent, j'ai un travail rentable et, quand je peux, j'écris des chansons et fais de la musique. J'éprouve une immense gratitude envers Celui qui m'a sauvé la vie. Et, dans mes louanges, je ne peux m'empêcher de penser à tout ce parcours qui m'a conduit ici. Cet " ici " n'est pas un lieu mais un état d'esprit, un comportement, une vie merveilleuse. Et si, aujourd'hui, la vie est tellement belle, c'est parce que je suis en présence de Dieu. En présence de son Amour. Je n'éprouve aucune honte à affirmer que je dépends totalement de Lui, de son Amour, de sa Tendresse, de sa manière d'être Père et de sa Miséricorde. Oui, ma vie est merveilleuse parce qu'elle est dans les mains de Dieu. Merci à toi, Jésus.

Lomba (traduit de l'italien: Christiane Elmer) L'animateur jeunesse Leonardo Maddamma a recueilli le témoignage de Lomba - en italien - sur Youtube : https://youtu.be/qMmb_x85x-Y

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