Quand transparaît la lumière... / Chr. Elmer

Quand les fractures de la vie laissent passer la lumière

Il fait moins jour, il fait plus froid. Dans un envol de souvenirs, l'automne nous emporte dans son sillage. Bientôt, nous serons en novembre. Un novembre bien étrange...

 Il fait moins jour, il fait plus froid. Dans un envol de souvenirs, l'automne nous emporte dans son sillage. Bientôt, ce sera novembre. Un novembre bien étrange...

En temps habituel - c'est-à-dire sans virus - nous prenons toujours un temps durant ce mois pour nous souvenir de nos défunts.
Cette année, nous nous souvenons non seulement de tous ceux que nos cœurs ont aimés, mais aussi, et plus particulièrement, de tous ceux qui ont succombé à ce virus et dont les familles n'ont pas pu vivre des funérailles classiques. Nous prendrons peut-être du temps pour poser le geste qui n'a pu aboutir...pour déposer les paroles qui n'ont pu être prononcées...pour - dans un même mouvement - confier nos vies à la tendresse de Dieu et implorer un octroi de courage, de forces, de lumière afin de continuer de suivre le chemin que le Christ nous montre.

La fracture de la pandémie mondiale nous marque à jamais dans nos habitudes de vie paroissiale. Elle nous laisse une blessure qui ne partira pas : la rupture du lien avec les autres et la cessation de toute activité communautaire car trop dangereuse... Pourtant ce printemps, nous avons réappris la solidarité, nous avons constaté que l'absence d'Eucharistie devient source de désir de communion plus large. Nous avons expérimenté que nos ressources sont plus grandes qu'on ne le soupçonne. Et là, sous nos yeux fatigués de ce temps si singulier, nos fractures laissent passer la lumière. Car il s'agit bien de cela : qu'est-ce que cette pandémie change dans nos pratiques, dans nos relations et dans notre être ? Comment faire augmenter la lumière plutôt que se lamenter sur l'ombre grandissante ?

Ici et là ont fleuri des initiatives réjouissantes : entraide entre voisins, services rendus aux aînés et aux isolés, multiplication des contacts téléphoniques : cela et tant d'autres choses ont permis de se redire l'importance du vivre ensemble. N'oublions pas. Durant ce mois de novembre, prenons soin de ceux que la vie nous a confiés. Transmettons la foi et la confiance en la vie comme nous l'avons reçue de nos prédécesseurs, comme nous l'avons fait lors de la commémoration des fidèles défunts en communauté dernièrement. Souvenons-nous que la lumière prend sa source dans le noir. Alors, nos fractures de vie deviennent source de lumière. Celle qui rassemble. Tous et pour toujours.

François Crevoisier, aumônier des aînés

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