Arlette Picard à l'ouvrage / ldd Richemont

Son pain quotidien

Arlette Picard habite Reconvilier et travaille à Lucerne. Cette boulangère pâtissière est chargée de cours à l'Ecole Richemont (Haute Ecole des boulangers de Suisse). Pour cette déléguée synodale pour le Jura bernois, également lectrice et choriste, le pain est... bien plus que du pain !

Arlette Picard habite Reconvilier et travaille à Lucerne. Cette boulangère pâtissière est chargée de cours à l'Ecole Richemont (Haute Ecole des boulangers de Suisse). Pour cette déléguée synodale pour le Jura bernois, également lectrice et choriste, le pain est... bien plus que du pain!

Enjouée, Arlette Picard confie qu'au début de son apprentissage elle trouvait fascinant de se lever quand il faisait nuit pour aller au travail. "J'aimais voir le jour paraître tandis que je travaillais la farine et préparais les éléments qui nourriraient le monde plus tard." Elle explique avoir fait une fois un jeûne de Carême. Le prêtre lui a demandé de faire un pain pour dé-jeûner (sortir du jeûne). "Ce pain, parti de la farine, de mes mains, de tout mon intérieur, et qui est ensuite devenu le Corps du Christ, c'est quelque chose d'absolument bouleversant!"
Sa foi, son expérience le confirment: le pain est vivant ! Cela en fait toute la difficulté, tout le merveilleux aussi. "Le pain lève, bouge, chante...Mais oui! Quand on le sort du four, on entend sa croûte qui crépite." Et de rappeler qu'il met tous nos sens en éveil: "on le voit, l'entend, le touche, le hume, le goûte... le laisse nous habiter. Le pain, c'est un peu comme nous. Des formes différentes, une surface et, à l'intérieur, le cœur. Tendre, pur."

Arlette Picard évoque son grand-père. Avant de couper le pain, il le retournait et traçait une croix dessus, au couteau. "Le pain se rompt pour être donné. C'est une nourriture à partager". Pour la boulangère qui travaille les produits de la terre, le moment de l'Eucharistie - que ce soit sous la forme d'une hostie ou d'un morceau de pain - est aussi l'occasion de penser au labeur du boulanger et du vigneron. "Je me dis que c'est là l'aboutissement de notre travail." Elle précise qu'autrefois, on prenait davantage le temps de laisser la pâte lever. "Or, ce n'est pas le boulanger qui fait le pain, c'est la nature. Le boulanger le conduit, mais le pain se fait tout seul." Le pain quotidien, par-delà sa fonction de nourriture, c'est pour Arlette la dimension du partage (co-pain), c'est réaliser un geste d'amitié, de solidarité à l'encontre du voisin. "Cela me ramène toujours à la symbolique de la croix."
Ravie de son métier qu'elle exerce avec passion, Arlette Picard a participé à divers concours et a notamment remporté la coupe d'Europe. "Ce qui est fondamental pour moi, quand je fais une pièce artistique avec du pain, c'est de signifier aux gens l'importance du lien entre Dieu et nous. Un lien qui nous fait vivre".

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