Un coin de ciel...LE CORPS ET LE SANG DU CHRIST

Dimanche 6 juin 2021, jour où - en cette fête du Corpus Domini - , nous célébrons le sang de l'Alliance nouvelle et éternelle.

Dimanche 6 juin 2021, jour où - en cette fête du Corpus Domini - , nous célébrons le sang de l'Alliance nouvelle et éternelle.

"Moi, je suis le Pain vivant qui est descendu du ciel, dit le Seigneur;
si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement."

"Lève-toi et mange, car il est long, le chemin qui te reste ».

"Lève-toi et mange!". D'ordinaire, on s'assied pour se mettre à table. On se pose d'abord. Mais ici, se lever, c'est bien plus que se mettre à la verticale. C'est choisir le camp des partants, des vivants, des ressuscités. C'est en avoir assez de somnoler pour oublier, de vivoter pour éviter d'avancer ou de s'engoncer dans la souffrance pour ne pas avoir à en émerger. Se lever, c'est le garde-à-vous de la foi. C'est l'Espérance qui surgit. C'est la victoire de Pâques sur la croix. Et il ne s'agit pas seulement de redresser sa colonne, de camper ferme sur ses deux pieds, le torse droit, prêt à la marche. Non! C'est bien plus que cela. C'est aussi MANGER, donc accepter d'être nourri parce que, sans manne, on se meurt. Manger, c'est consentir: "Je suis démuni et vaincu si je ne me sustente pas." Debout, ça ne suffit pas. Debout mais privé de subsistance, on est voué à s'effondrer et à ne bientôt plus exister.

Combien sommes-nous à nous être relevés, ne sachant ni pour qui ni pour quoi? Combien sommes-nous à tituber, tragiquement affamés, sans même plus cette sensation de faim en nous? Combien sommes-nous à nous repaître jusqu'à la nausée de ce qui ne nous nourrira jamais tout à fait? Au fond de nous tapie, implorante, la faim de Dieu est mourante.
La sentez-vous?
L'entendez-vous?
La prendrez-vous au sérieux?

Viens, ma faim de Vie, il est l'heure du Pain.
Il fait jour dans ma disette.
Il y a du blé dans mon désert.
Le Seigneur m'a appelée.
M'a invitée à me lever.
A me lever et à manger.
A manger et à marcher.
A marcher et témoigner.
A témoigner du Pain vivant.
Qui redresse les gisants
et nourrit les cœurs creusés.

Il ne fera plus jamais faim dans ma douleur
si je Te garde.
Si je Te laisse m'habiter et me transformer.

C'est pourquoi, un jour, j'en ai eu assez de joncher dans ma misère. Et j'ai changé de position. Dressée et étonnée.
Mais pour reprendre de vraies forces, il faut reprendre Vie.
Plus uniquement du pain, mais du Pain.
Plus seulement une envie de Dieu, sorte de petit creux spirituel, mais une fringale!
Constante, jamais assouvie.
Une faim qui, en permanence, serait comme la joie et la paix virevoltantes du Christ en nous.

"Prenez et mangez-en tous, ceci est mon Corps…"
Nous voici promis à être rassasiés. De la manne du désert au pain eucharistique. Comme l'ange du Seigneur l'a fait pour Elie. Comme le Christ aux disciples et aux disciples qui ont suivi. Comme celles et ceux qui, ici-bas, alimentent d'amour nos vies. Le Corps du Christ, pain de Vie, va au-delà de tout ce que nous pourrions imaginer. Trop réducteurs, nos mots. Substantielle, l'hostie. Nourriture fondatrice, révélatrice, formatrice. Matrice.

Seigneur, accorde-nous de savourer ton Pain. D'y goûter avec ferveur. Chair et esprit, d'y aspirer. Avec une sainte avidité.
Attise en nous une évangélique voracité.
Viens combler nos vacuités!
Puisse notre foi lever comme un blé qui attend la promesse dorée de la moisson.
Puisse s'accroître notre foi, cette folle et inextinguible faim de Dieu.
Puisse, chères âmes, s'aiguiser votre appétit:
une place vous est réservée à Sa table.
Pour les siècles des siècles.

Christiane Elmer

 

 

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