Dimanche 2 mars, l’église Sainte-Marie de Bienne a accueilli une célébration chargée de sens et d’émotion : l’onction des malades. Ce sacrement, profondément enraciné dans la tradition catholique, est une réponse à la fragilité humaine, un signe tangible de l’amour de Dieu pour ceux que l’âge, la maladie ou l’épreuve éprouvent.
Au cœur de cette célébration, les lectures du jour ont résonné avec une force particulière. Le livre de Ben Sira le Sage rappelle que « la parole fait connaître les sentiments », tel un tamis révélant la vérité intérieure. L’Évangile selon saint Luc pose une question essentielle : « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? » Enfin, saint Paul exhorte les Corinthiens à tenir bon : « Soyez fermes, soyez inébranlables. »
Face à ces textes parfois dérangeants, l’abbé François-Xavier Gindrat a pris la décision de ne pas prêcher sur l’évangile. « Ils nous mettent un peu mal à l’aise, car ils touchent à notre humanité fragile, notre vulnérabilité souvent blessée », a-t-il expliqué. En effet, ces lectures nous renvoient à notre propre condition : la parole que nous prononçons révèle ce que nous portons au fond de nous, la quête d’un guide juste est une nécessité dans un monde incertain, et la persévérance est un appel pour chaque croyant, même lorsque le corps vacille.
L’onction des malades est précisément un sacrement qui vient rappeler cette force dans la faiblesse. Autrefois perçue comme l’ultime bénédiction avant la mort, elle est aujourd’hui donnée à toute personne affrontant la souffrance, physique ou morale. Ce geste liturgique, qui consiste en une imposition des mains et une onction d’huile bénie sur le front et les mains, manifeste la présence de Dieu dans l’épreuve. Il ne promet pas une guérison miraculeuse, mais apporte une paix intérieure, une consolation, un réconfort profond qui redonne courage et espérance.
Dans l’église Sainte-Marie, les paroles de saint Paul ont pris tout leur sens : « Soyez fermes, soyez inébranlables. » Ce n’est pas une injonction à nier la souffrance, mais une invitation à la traverser avec confiance, à croire que, même dans la nuit, une lumière demeure. Car si la maladie limite, si l’âge entrave, l’amour de Dieu, lui, ne connaît pas de frontières.
Alors que l’huile s’est posée sur les fronts et les mains tendues, une même prière s’est élevée : celle d’une espérance intacte, « comme au premier jour ». Une espérance qui ne s’éteint pas, mais brille, à l’image des astres, même dans l’obscurité.