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Quelques réflexions sur le temps qui passe...

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La lumière du monde

Billet dominical du Journal du Jura du 4 février 2023

La lumière du monde 

Pénurie ! en début d’hiver, les autorités nous incitaient à contrôler notre consommation d’énergie, notamment l’électricité. Chacun s’est efforcé de gérer son utilisation. C’était aussi l’occasion d’une réflexion sur la lumière, et surtout avec les plus jeunes. L’être humain est un animal diurne, qui a tendance à se lever et se coucher avec le soleil, sauf impératifs sociétaux. Il a besoin de la lumière du soleil pour se sentir en forme, énergique, optimiste et vivant. Et c’est la même chose pour le règne végétal et animal.

La lampe qui éclaire notre intérieur, pour autant qu’elle soit encore fournie en énergie, réchauffe littéralement notre environnement. Elle procure un sentiment de chaleur, de sécurité et de bien-être. Longtemps, on a déposé une lanterne allumée devant la porte des maisons pour diriger le voyageur égaré. La lumière d’une demeure invite à entrer, à s’y attarder. Dans les villes, c’est par des néons qu’on invite les promeneurs à entrer dans les boutiques. La lumière éclaire notre monde et nous en avons besoin, nous le comprenons bien.

Jésus lui-même utilise l’exemple de la lumière pour définir son rôle dans le Royaume de Dieu. Dans la prière chrétienne, « Lumière née de la Lumière » désigne même le Fils de Dieu. Mais la lumière se partage ! Aussi Jésus questionne-t-il : « Est-ce qu’on va poser un seau sur la lampe ? est-ce qu’on va cacher une ville illuminée ? » Puis il insiste : « Vous êtes la lumière du monde ! ». Et là, l’obscurité nous guette... "Mais (Seigneur), comment pourrions-nous être des lumières, nous qui peinons à surmonter une difficulté après l’autre ? Qui cherchons conseils de vie et méthodes de bien-être dans toutes les directions ?"

Début février, c’est la fête de la Chandeleur : la fête de la lumière et anciennement des chandelles à bénir pour l’année. La fête de la présentation de Jésus au temple, de la Lumière au monde ! Et cette Lumière nous dit que nous aussi nous portons une étincelle de vie et d’espérance en nous et que nous ne devons pas la garder cacher à l’intérieur mais la partager aux autres.

« Partage, accueille, couvre, …, ne te dérobe pas, et ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite » nous rappelle le prophète Isaïe. Et comme les tournesols, nous pouvons nous tourner vers la Lumière de Dieu pour recharger en énergie cette lampe qui éclaire notre intérieur.

Véronique Muller Girard, animatrice pastorale, Service du Cheminement de la Foi, Malleray

Alors regarde...

Billet dominical du Journal du Jura du 3 septembre 2022

Alors regarde…

Après cette longue canicule, j’entends des questions nouvelles et de tardives polémiques. « Jamais on n’a eu si chaud par ici, jamais des grêlons si gros, jamais autant de feux de forêt, jamais si intenses, jamais si peu de pluie… ». Le ciel et la terre en font voir de toutes les couleurs à l’humanité cette année. Assorties d’une guerre et de tensions politiques, sans oublier la covid et la variole du singe. Les conséquences ne traînent pas : pénurie d’huile, de blé, de pétrole et de gaz, manque latent d’électricité, et tensions sociales, exacerbées par la hausse des températures et le manque d’eau qui nous rendent inquiets et pessimistes. J’en vois déjà qui parlent des dix plaies d’Egypte et de la disparition de la race humaine !

Je crois que là même les plus sceptiques ont compris : le monde ancien (celui de 2019) s’en est définitivement allé. L’heure n’est plus aux intentions d’enquêtes, mais à la prise de conscience et aux décisions radicales. Devoir réduire le chauffage, voire se passer de voiture ou d’Iphone, nous fera franchir ce pas de gré ou de force, et réfléchir plutôt en termes d’économie des ressources et de soutien aux plus démunis, qu’en termes de bonus. Et ce ne sera pas trop tôt ! Simplement, on aurait aimé que cela ne passe pas nécessairement par une météo incontrôlable et une situation si brutale.

Réfléchir oui, mais la Bible nous le rappelle ces jours : « Les réflexions des mortels sont incertaines, et nos pensées, instables ; (…) cette enveloppe d’argile alourdit notre esprit aux mille pensées ». Pas n’importe comment… Car un autre verset nous le dit : « C’est par la Sagesse qu’ils ont été sauvés » ! Grâce au bon sens, et peut-être aussi un peu grâce à notre instinct de survie et à l’amour de nos proches, nous pouvons trouver des réponses nouvelles, un regard neuf. Tels ces pompiers se rendant alternativement dans chacun de leur pays en feu, pour se prêter main forte durant tout l’été.

Sagesse, résilience et solidarité ne seraient-elles pas les nouvelles valeurs de notre économie ? Ce ne sera pas la première fois que l’humanité doit s’adapter à un environnement différent. Et nous ne sommes pas tout seuls. Nous tous, nous avons reçu le germe de l’Esprit Saint qui nous permettra de trouver des réponses pour avancer ensemble et inventer dans l’Espérance ! Alors « GO ! ».

Véronique Muller Girard, animatrice pastorale, Service du Cheminement de la Foi, Malleray

Additionner ou multiplier?

Billet dominical du Journal du Jura du 20 mars 2021

Additionner ou multiplier ?

Le bien commun ? qu’est-ce que c’est exactement, un investissement ? On en entend de plus en plus souvent parler ces temps-ci à propos de la médecine, la justice sociale ou la situation climatique, à l’initiative des médias, de l’Action de Carême ou du pape François.

Ce n’est pas une valeur nouvelle, mais on considérait jusqu’ici que chacun recevait ce dont il avait besoin, et cela devait rapporter un plus pour tous les autres. Or, avec le recul et l’expérience de la société de consommation, on se rend bien compte que cela ne coule pas de source. Le bonheur des uns ne fait pas forcément celui des autres. Le bien commun n’est pas uniquement la somme des biens de chacun, mais c’est plutôt une multiplication des capacités et des possibilités de chaque être humain, dont le produit doit être partagé par tous de façon juste. C’est un équilibre délicat entre le bien pour soi ET pour l’ensemble de la communauté. Un horizon à se fixer dans nos manières d’envisager la vie et ses choix. Un processus à travailler ensemble. Il nécessite le respect, le dialogue, la solidarité, la confiance, la répartition équitable des ressources techniques, naturelles et intellectuelles et la justice sociale. Dans cette optique, il est bien sûr nécessaire de se préoccuper des membres les plus fragiles.

Nous sommes tous concernés. Jésus nous le rappelle : on peut commencer par faire aux autres ce qu’on aimerait qu’ils fassent pour nous. La vie nous impose des choix et des actes. Vouloir le bien commun, c’est s’engager dans le sens de l’amour du prochain. Réfléchir à ses propres choix de vie ET à ce que cela implique pour d’autres. Un exemple concret est celui des actuels « gestes barrière ». Même si je ne me sens pas menacé, même si je ne suis pas « à risque », je vais les appliquer. Et cette solidarité demande des efforts constants. Un autre exemple, celui de la famille : on  y subit souvent des difficultés et des conflits et pourtant, elle reste un lieu de vie si l’amour unit ses membres. Chacun participe au bien de tous.

Jésus nous donne une piste là-aussi : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Il nous rappelle que l’amour (la charité, la solidarité) est l’essentiel.

Dans ce sens, alors oui, le bien commun est un investissement !

Véronique Muller Girard, animatrice pastorale, Relais catéchétique Bienne-Jura bernois

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