Roberto Perez / Photo Chr. Elme

Bien vieillir

Le 3e Colloque national de Pro Senectute, intitulé "Bien vieillir", aura lieu à Bienne le 24 mai. Des intervenants y discuteront de thématiques en lien avec la vieillesse, notamment de l'aide à domicile et des soins dans différents domaines. Divers exposés et ateliers vont permettre de poursuivre la réflexion autour des défis du grand âge. Mais bien vieillir, qu'est-ce que c'est ? Réponse de Roberto Perez, directeur régional de Pro Senectute Biel/Bienne-Seeland.

Bien vieillir, c'est vivre du mieux possible les deux dernières étapes de notre vie: l'âge agile et l'âge fragile. L'âge agile, c'est lorsque, parvenus à l'âge de la retraite et en forme, on a encore envie d'entreprendre des activités. On a passé d'un état où l'on était occupé toute la journée à celui où l'on a du temps libre, qu'il s'agit dès lors de combler. Après, l'âge avançant, la santé se dégrade peu à peu et c'est le stade de l'âge fragile. On doit alors accepter de l'aide, la présence d'intervenants externes pour les soins corporels, les repas, l'aide au ménage...En résumé, bien vieillir, pour moi, c'est vivre aux mieux ces deux étapes de la vie.

Pro Senectute s'investit beaucoup pour le 3e et le 4e âge, à Bienne et dans la région. Que proposez-vous ?
Dans la région, on couvre à peu près 65 communes, ce qui représente environ 35'000 seniors de plus de 65 ans. La palette des offres est vaste; on a des personnes en forme, bien dans leur corps, et d'autres qui sont dans un état relativement vulnérable, que ce soit physiquement ou financièrement. Nous essayons de couvrir au mieux l'offre pour les seniors, qui est très diversifiée. Le nouveau programme semestriel paraît en juin et propose entre autres: de la fit gym, du vélo, du mountain bike, des cours d'anglais, d'italien, d'informatique, et des activités artistiques (aquarelle, chorale, théâtre, orchestre...) Nous avons aussi le conseil des aînés qui organise des sorties culturelles. Ils sont déjà allés visiter le Palais fédéral, le CERN, les écluses de Hagneck... Et puis, ils veillent à défendre les intérêts des aînés en faisant parfois quelques interventions dans la politique biennoise. Ce sont là des offres pour les gens se situant dans l'âge agile.
Pour l'âge fragile, on a un programme de promotion de la santé intitulé "Vieillir en forme". On propose des rencontres, par exemple un exposé, par un médecin, sur un thème spécifique qui interpelle particulièrement les aînés (le sommeil, les problèmes auditifs...). Et on a aussi des rencontres appelées "Café-Santé" où, une fois par mois, en hiver, les seniors se retrouvent et débattre, autour d'un café, d'un sujet qui leur tient particulièrement à cœur. A la fin, il y a même une partie "mouvement". Cela crée non seulement des relations sociales, mais aussi une activité régulière. Toujours dans le cadre de l'âge fragile, nous avons encore l'aide au ménage. Vingt personnes proposent de l'aide à domicile et des nettoyages d'envergure. Et nous donnons aussi des coups de main pour remplir les bordereaux d'impôts. Mais, le noyau dur de Pro Senectute, cela reste la consultation sociale, qui est gratuite. Dès 65 ans, voire 60, on peut demander un conseil à nos assistants sociaux. On y traite la problématique financière, mais aussi parfois celle des relations, la question du logement, de la santé...

Nos aînés souffrent-ils d'isolement, de solitude ?
Oui, c'est une situation très pénible pour les séniors. Plus on avance en âge, plus on se retrouve seul. Notre entourage social disparaît peu à peu et on a moins d'énergie pour sortir et faire de nouvelles rencontres. Et c'est vraiment là où il faudrait essayer de rester en contact - le plus longtemps possible - avec un cercle de personnes pour avoir des échanges réguliers. Quand une personne du service d'aide à domicile vient, il y a bien sûr un contact. Mais il faudrait faire soi-même le pas pour aller vers l'autre. Ce qui compte, c'est de s'engager dans une activité qui va créer du lien. Peu importe le centre d'intérêt vers lequel on se tourne.

Qui dit "baby-boom", dit forcément, quelques décennies plus tard, "senior-boom". De nouveaux défis pour Pro Senectute ?
Il y a une grande réflexion qui se fait. Le marché privé, gentiment, s'y met aussi car il y a, potentiellement, de grandes retombées économiques autour du vieillissement de la population. Pro Senectute, pour sa part, est une association à but non lucratif. Il y a de nombreux défis par rapport à cette tranche de la population et une vaste réflexion à mener sur l'aménagement territorial et spatial. Moi, je serais plutôt partisan de petits projets qui toucheraient une partie des seniors concernés par une même problématique. Nous mettons ainsi en place un projet d'aide à l'administration. A titre d'exemple, ce serait typiquement la situation d'une dame âgée dont le mari, décédé, s'est toujours occupé de la gestion administrative du ménage. Au lieu de mettre en place une curatelle, on va plutôt demander à un ou une bénévole de venir aider cette personne en difficulté à régler ses factures. C'est un projet qui avance par petits pas et qui répond à un besoin concret.

Pro Senectute - Centre de compétence et de consultations Biel/Bienne
Rue Centrale 40 2501 Bienne Tél. 032 328 31 11

biel-bienne@be.pro-senectute.ch

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