La Docteure Marie-Denise Schaller lors de sa conférence sur le lien entre spiritualité et santé / Chr. Elmer

Croire en Dieu et vivre mieux

« Spiritualité, foi, religion… quels effets sur la santé et le bien-être ? », un thème abordé par la Docteure Marie-Denise Schaller lors de la conférence spirituelle du 1er mars à Ste-Marie.

« Spiritualité, foi, religion… quels effets sur la santé et le bien-être ? », un thème abordé par la Docteure Marie-Denise Schaller lors de la conférence spirituelle du 1er mars à Ste-Marie.

La salle Ste-Cécile, à Ste-Marie, était bien remplie. Non seulement parce que la Docteure Marie-Denise Schaller (par ailleurs petite-cousine de l’abbé Nicolas Bessire !) est une figure connue dans les milieux médicaux, mais aussi parce que le sujet de cette conférence spirituelle faisait particulièrement mouche. En effet, quel croyant ne s’intéresse pas à l’incidence de la spiritualité sur la santé ? Mais, avant toute chose, distinguons : « La spiritualité, dimension essentielle de l’être humain, est cet espace intime - au cœur de chacun - où se vit la transcendance. La foi, adhésion totale à un idéal nous dépassant, est inscrite dans une relation personnelle à Dieu. Quant à la religion, cet ensemble de croyances, pratiques, rites et dogmes, elle comporte une notion communautaire et souligne une appartenance. »

Dans un bref survol historique, la conférencière a mis l’accent sur les liens entre religion et médecine. Avec les découvertes scientifiques, peu à peu tronquée de la religion, la médecine est devenue « laïque ». Jusqu’à la moitié du XXe siècle, il n’y avait quasiment pas de prise en charge des besoins spirituels des personnes malades. Puis, au fil des décennies, le religieux et le spirituel ont peu à peu fait leur place dans l’univers médical. Preuve en est la pléthore de publications sur le sujet. « Je suis heureuse de voir qu’aujourd’hui, on s’intéresse à l’impact de la spiritualité sur la santé. S’occuper du bien-être physique des gens, c’est bien, mais il nous faut rester attentifs à leurs besoins spirituels ».

Etudes épidémiologiques et statistiques
Globalement, on peut affirmer que la foi ou la pratique d’une religion atténuent le stress, la dépression et les addictions. On a constaté aussi une limitation des douleurs et, d’une façon générale, une amélioration de l’état de santé dans de nombreuses pathologies. Pour les patients souffrant d’un cancer ou ceux qui sont en fin de vie, le soutien spirituel est particulièrement important. Marie-Denise Schaller a précisé qu’il apaisait les personnes et donnait du sens à ce qu’elles vivaient. « Toutefois, a-t-elle ajouté, la religion peut aussi avoir des effets négatifs dans certains cas. Par exemple quand des gens considèrent leur maladie comme un châtiment divin. Et mérité… On entre là dans des interprétations biaisées pouvant aggraver les symptômes. »

De nombreuses tranches de la population, de générations différentes et géographiquement diversifiées, ont été suivies et étudiées durant de longues années. On s’est aperçu que l’extrémité des chromosomes, les télomères, étaient mieux protégés chez les groupes ayant la foi. « Si les extrémités s’effilochent, a commenté la Docteure, les chromosomes se détruisent. » Il s’avère encore que « plus on est ancré dans la foi, plus on a des chances de vivre plus longtemps ». En moyenne, la pratique religieuse diminuerait la mortalité d’environ 20%. Ceci expliquerait-il le fait que les femmes, souvent plus assidues à l’église que les hommes, vivent en moyenne sept ans de plus qu’eux ?

« Evangélisez-moi ! »
Marie-Denise Schaller l’a réaffirmé : la santé n’est pas l’absence de maladies : « c’est le bien-être physique, psychologique, social et spirituel. » Et, puisque la vocation de l’Homme, c’est le bonheur, nous sommes toutes et tous responsables de témoigner, d’exprimer nos valeurs et de transmettre Dieu.  Face à tous les drames et les inepties de notre monde, face aux dysfonctionnements de l’Eglise, Marie-Denise Schaller nous a conviés à nous centrer sur l’essentiel : notre foi en ce Dieu qui nous aime. « L’Eglise a traversé deux mille ans d’horreurs et de drames. Et pourtant… elle est toujours là ! L’Eglise, avant tout, ce n’est ni le pape, ni le clergé ; c’est nous : le peuple de Dieu. Et l’Eglise est à l’image de la société : elle a les mêmes défauts... ». Dans un sourire, elle conclut par cette injonction, lancée un jour à ses collègues de la Fédération ecclésiastique catholique romaine du canton de Vaud : « Evangélisez-moi ! ». En effet, pour évangéliser une personne, ne lui fait-on pas d’abord comprendre combien elle est… extraordinaire ?

Christiane Elmer

Médecin et femme de foi
Professeure honoraire de la Faculté de Biologie et Médecine de l’Université de Lausanne, médecin cheffe dans le service de médecine intensive adulte du CHUV, pour ne citer que ces fonctions-là, Marie-Denise Schaller a pris sa retraite en 2017. Régulièrement, elle donne des conférences sur les effets de la religion, de la foi ou de la spiritualité chez les personnes malades et dans la population en général. Catholique engagée, elle préside la Fédération ecclésiastique catholique romaine du canton de Vaud, est membre de l’Association Médicale Internationale de Lourdes et membre de l’Association des Amis du Vorbourg.

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