Daniela Pimenta et Ana Andrade, deux jeunes filles pleines de joie et de foi / Chr. Elmer

Etre jeune et croyant aujourd'hui

On peut vivre sa foi seul(e), en groupe ou au cœur de vastes rassemblements. C'est le cas de deux jeunes filles de 17 ans, Daniela Pimenta et Ana Andrade, qui se sont rendues aux JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) de Cracovie cet été, avec une quarantaine d'autres jeunes du Jura pastoral et des milliers d'autres, de tous les pays.

Rayonnantes, c'est ainsi que Daniela et Ana sont rentrées de Cracovie. "Nous avions déjà pris part à des JMJ nationales, à Fribourg, l'an passé, et on voulait vraiment vivre ça au niveau international. C'était une expérience tellement belle, tellement inoubliable qu'on a envie de repartir aux prochaines JMJ, au Panama !" s'exclament en chœur les deux jeunes filles. "D'ailleurs, on en a déjà un peu parlé dans notre groupe (ndlr: le groupe de jeunes du Jura pastoral comprenant 42 jeunes). On aimerait tous aller à ces JMJ de Panama dans trois ans".

Ce doit être impressionnant de voir des milliers de jeunes rassemblés pour vivre leur foi...

Daniela et Ana: Oh oui ! Il y avait une telle foule de jeunes!... C'est indescriptible ! Tout le monde devrait pouvoir vivre cela dans sa vie, au moins une fois. Même les organisateurs ne savaient pas combien de gens il y avait, et de tant de pays différents ! C'était vraiment motivant d'être entre jeunes ! Si aux JMJ il y avait eu plus de personnes âgées avec nous, ça n'aurait pas été pareil. Là-bas, on s'est tous sentis égaux. On sait qu'on est là pour la même chose, parce qu'on croit en Dieu. Il n'y a aucune gêne. Et on a le courage d'aller parler avec des inconnus.

Etre jeune et croyant, ça n'est donc pas ringard?

Daniela: Non. Moi, avant ces JMJ, j'avais une certaine gêne à dire que j'étais croyante. Mais de voir tous ces jeunes rassemblés, qui croient en Dieu, comme nous, eh bien... cela m'a rassurée, m'a fortifiée dans ma foi. Je me suis dit: "si eux n'ont pas honte; alors moi non plus !"

Ana: Moi, je ne me suis jamais sentie gênée de parler de ma foi. Je parle parfois avec des personnes de ma classe qui ne sont pas catholiques, qui sont d'une autre religion ou même athées. On me dit souvent: "Mais pourquoi tu crois en quelque chose que tu n'as jamais vu? Si Dieu existe, alors pourquoi toutes ces guerres ?" Nous, on connaît la réponse, mais c'est difficile d'expliquer ça aux gens. Aux JMJ, il n'y avait pas ce problème vu qu'on croyait tous en Dieu.

Comment vivez-vous votre foi au quotidien ?

Ana: Toutes les deux, on fait partie du comité des servant(e)s de messe. Mais il n'y a pas que la messe où l'on peut vivre sa foi. On peut méditer ou passer un moment seul(e)e avec Dieu, discuter avec Lui et laisser tomber ses barrières.

Daniela: Avant les JMJ, je me posais souvent des questions sur ma foi: "est-ce que j'y crois vraiment?" Et puis là, avec tous ces autres jeunes, et avec aussi le pape qui nous disait: "Ne confondez pas le bonheur avec un canapé. Prenez vos crampons, allez-y !" Maintenant, oui, j'ai moins de doutes sur ma foi !

Que vous apporte la foi comme plus ?

Ana: Mes parents ont décidé pour moi que je sois catholique, baptisée, que je suive le cursus catéchétique jusqu'à la confirmation. C'est plus tard, quand arrivent des moments où j'ai besoin d'aide, où j'ai peut-être des doutes, que je me rends bien compte qu'il y a quelque chose ou, plutôt, Quelqu'un, qui me donne envie d'avancer et m'encourage à ne pas me laisser abattre. Tout ce que j'ai appris en catéchèse m'aide à devenir meilleure. Et aussi meilleure pour les autres.

Les églises se vident. Que pourrait-on faire pour redynamiser la joie de pratiquer ?

Daniela: Aux JMJ, il y avait beaucoup de jeunes, ça nous motivait. Je pense qu'il faudrait que les jeunes ne se disent pas qu'aller à la messe, c'est ringard et que ça ne sert à rien. C'est clair que quand on voit plein de personnes âgées à la messe, ça nous donne moins envie d'y aller. Même si, bien sûr, on n'a rien contre les gens plus âgés... On a la chance maintenant d'avoir un prêtre plus jeune; cela peut motiver plus de jeunes à participer. C'est bien qu'il y ait du neuf, un peu d'humour et qu'on se mette en dialogue avec nous.

Propos recueillis par Christiane Elmer

D'Auschwitz à Cracovie...
Dans les rues de Cracovie, les 42 jeunes du Jura Pastoral sont joyeux, enthousiastes. Très soudésaussi. Pour plusieurs raisons, à commencer par le chemin parcouru pour gagner la capitale mondiale de la jeunesse. Durant deux jours, le groupe s'est confronté à la sombre réalité d'Auschwitz (Oswiecim), proche de Cracovie. "Nous avons fait mémoire des personnes décédées dans ce camp de concentration, explique Noël Pedreira, accompagnateur responsable. Pour l'agent pastoral, cette étape est une préparation aux JMJ. "Une occasion de découvrir la miséricorde par son contraire".

Mélanie aurait dû être la 43e pèlerine du groupe et participer, elle aussi, aux JMJ avec le Jura Pastoral. Et ce, malgré un lourd handicap. Mais la jeune fille est décédée au début du mois de juin, après trois semaines d'hospitalisation. Le groupe avait tout préparé pour vivre l'aventure polonaise avec elle. "Elle est là, avec nous, confie Noël Pedreira. Je ressens quelque chose de l'ordre de la communion des saints. Mélanie avait une foi profonde. Elle a réellement été touchée par la grâce, malgré ses souffrances. La confiance en Jésus dont parle sainte Faustine se manifestait en elle". (cath.ch-apic/pp)

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