Jésus, mystère Vivant !

Jésus. Qui est-Il ? Pour vous ? Pour un écrivain, un philosophe, un psy ? Voici un peu plus de trois ans, l'hebdomadaire français "Pèlerin" (www.pelerin.info) sortait un numéro spécial consacré à Jésus. Pâques nous offre l'occasion de piocher dans ce trésor et d'en ressortir quelques perles...

Dans son ouvrage "Jésus, l'homme qui était Dieu" (XO Ed. Chêne), Max Gallo, 84 ans, écrivain et académicien, insiste sur l'humanité de Jésus. "J'ai voulu montrer que Jésus était pleinement homme. Une condition humaine assumée jusqu'à la crucifixion, réservée aux esclaves. Il veut assumer sa souffrance jusqu'au bout. Entre la plainte et le courage, il y a cette volonté d'être un homme, dans sa douleur et sa grandeur. C'est la spécificité et la beauté du christianisme. Avec Jésus, le "verbe s'est fait chair", écrit Jean. Le catholicisme est la religion de l'Incarnation.
Mais fallait-il que Jésus meure sur la Croix pour sauver l'humanité ? Pour Max Gallo, c'est durant sa Passion que l'incarnation de Jésus prend tout son sens. "Il fallait qu'il meure sur la Croix pour tuer la haine et sauver l'humanité. La clé de voûte de la foi chrétienne, c'est la mort et la Résurrection. C'est le tombeau vide et la Résurrection qui convainquent les disciples de continuer à prêcher. La résurrection du Christ est la preuve de sa divinité. Celui qui a vaincu la mort rend vainqueurs ceux qui croient en lui. Sa Résurrection nous engendre à nouveau.
La parole de Jésus qui résonne le plus en Max Gallo, c'est: "Le ciel et la terre passeront mais mes paroles ne passeront pas." Ses propos traversent le temps parce qu'ils vont à l'essentiel. Ce qui m'a frappé, en relisant les Evangiles, c'est leur limpidité, leur modernité. Ce sont des textes transhistoriques. La parole du Christ est toujours extraordinairement vivante et contemporaine."

Fabrice Hadjadj, 45 ans, converti au catholicisme, est philosophe et essayiste. Il dirige l'institut Philantropos à Fribourg. Il explique que faire de la philo, "c'est faire accoucher quelqu'un de la vérité, la faire sortir du cœur même de la personne. C'est pourquoi, même si elle ne conduit pas au Christ, la philosophie dispose à cette rencontre." Le philosophe avoue avoir été bousculé, constitué, par le message chrétien. "Avant ma conversion, je ne croyais pas à la capacité de la philosophie à dire le réel. Et puis, le XXe siècle nous avait appris à nous méfier de la raison: la philo s'était transformée en idéologie. Un mauvais usage de la raison avait engendré les pires totalitarismes. C'est mon père spirituel, un moine de Solesmes, qui m'a dit avant mon baptême: "Ne lâchez pas la philo !" Et c'est la foi qui m'a rendu confiance en la raison."
Pour ce philosophe, Jésus est la Parole. "Il l'est même quand il se tait, car alors, c'est son silence qui parle. Sa vie cachée est la partie immergée de l'iceberg, la part la plus grande et peut-être même la plus fondamentale de son existence. Sa Parole est présente jusque dans nos misères, jusque dans ce qui nous laisse pantois, nous rend muet, nous fait suffoquer. La Parole est là même quand on ne l'entend plus. Elle est une personne divine et non un discours. Elle se donne dans le profond silence de la vulnérabilité...

Pour Geneviève de Taisne, 66 ans, psychanalyste, Jésus est l'incarnation de la Liberté. "Dans ma pratique quotidienne, je cherche à mettre les personnes debout, à les rendre pleinement humaines, c'est-à-dire aptes à réagir en tant que sujets qui décident de leur existence et cessent de la subir. Et là, je ne peux m'empêcher de penser au Christ, qui est emblématique de cette attitude. Quand j'entends le récit de certains patients, prisonniers d'exigences et de destins familiaux, je me dis que s'ils connaissaient la vie du Christ, cela pourrait les aider à comprendre qu'on peut construire sa vie autrement qu'en subissant son milieu !"
Pour cette thérapeute, la vie du Christ fait partie de notre inconscient collectif, mais parfois avec de belles erreurs d'interprétation ! "Beaucoup de personnes s'identifient à tort à la souffrance du Christ sur la croix et se mettent délibérément en situation de se faire du mal. Elles s'imaginent par là... je ne sais quelle rédemption. Jamais Jésus n'a cherché la souffrance. Il n'a fait que l'accepter quand elle s'est imposée à lui. Sa souffrance et sa mort ne sont pas dissociables de la Résurrection: la vie, plus forte que la mort ! Exactement comme dans une thérapie. Pourquoi, en effet, entame-t-on un travail sur soi ? Parce que l'on sent, en soi, cette pulsion de vie plus forte que la mort."

In "Pèlerin, numéro spécial Noël 2012, Le mystère Jésus"www.pelerin.info

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