Le titre de ce compte-rendu de l'assemblée de paroisse du 3 décembre dernier ne se veut pas ironique. La tendance serait, plutôt, au nostalgique. Qui ne connaît pas la chanson suisse "Le Vieux Chalet", écrite par l'abbé Joseph Bovet? Avec la décision de mettre en vente le chalet des Prés-d'Orvin, une page se tourne dans l'histoire de la paroisse. A 25 voix partout, c'est finalement Marc Despont, président de l'assemblée, qui a fait pencher la balance en faveur de la vente de la Maison des Jeunes. Conformément au souhait du Conseil de paroisse. Une décision qui a profondément navré la moitié de l'assemblée, tout particulièrement les communautés hispanophone et italophone. "Nous sommes conscients que ce sujet soulève beaucoup d'émotion" a déclaré d'emblée Marc Despont. "Mais il s'agit aussi de s'en tenir aux faits." La paroisse a procédé à une analyse auprès des centres et des groupes fréquentant la Maison des Jeunes pour vérifier le taux d'occupation du chalet des Prés-d'Orvin. Il est ressorti de cette étude que ces locaux sont sous-occupés. "Au fil du temps, l'occupation diminue. Au cours des trois dernières années, le chalet a été loué 91 jours, dont 17 seulement par des groupes de notre paroisse! En 2013, les loyers ont rapporté 12'260.- Pour être rentable, il faudrait au moins 50 jours de location en plus par année" ont expliqué, chiffres à l'appui, l'administrateur Robert Messer et le président des finances Michel Esseiva. Mais la rentabilité actuelle n'est pas le seul point faible. Le chalet ne dispose pas d'eau potable et n'a pas de douches. L'eau provient d'une citerne d'une capacité d'environ 4000 litres qui collecte les eaux de pluie. Faudrait-il alors augmenter massivement les frais de location du chalet pour le rentabiliser davantage? Mais y viendrait-on encore, surtout sans eau courante? "Nous sommes tenus d'assainir centres et bâtiments selon des normes écologiques (isolation, économie d'énergie). La mise en conformité du chalet engendrerait des frais considérables, tout à fait disproportionnés" a ajouté encore Patrick Lüscher, président de la paroisse. Le chalet sera donc mis en vente pour un prix-plancher de Fr. 300'000.-.
Les futurs propriétaires, qui sait, réussiront peut-être, comme dans la chanson de l'abbé Bovet, à le rénover ou le reconstruire... plus beau qu'avant.
La prudence toujours de mise
Comme toujours, la paroisse préfère prévenir que guérir. Robert Messer et Michel Esseiva ont présenté le plan financier 2014-2019 à l'assemblée. Mais, cette fois, selon deux cas de figure bien distincts. Selon la première variante - si l'on ne prend aucune mesure d'économies durant ces cinq prochaines années -, on court assurément à la catastrophe et s'apprête à aligner les chiffres rouges: le déficit passera de Fr. 287'000 en 2015 à... Fr. 711'000 en 2019 ! Par contre, selon la seconde variante, en freinant les dépenses et en poursuivant une politique financière avisée, on aura des comptes équilibrés. En matière de recettes fiscales, les rentrées les plus basses ont été enregistrées en 2004 et en 2010. A l'inverse, 2008 et 2013 (8,2 mios !) ont été deux années record. L'impôt ecclésiastique rapporte, en moyenne, 7,25 mios par an. Pour 2015, il devrait s'élever à un peu plus de 7,5 mios. Certains penseront que si la communauté catholique s'agrandit, les recettes fiscales prendront, elles aussi, l'ascenseur. "On ne peut pas poser cette équation, explique Michel Esseiva. C'est plus complexe que cela; certains contribuables ont de faibles revenus et paient par conséquent peu d'impôts."
Mesures et réflexion
La paroisse entend mener une politique d'investissement sélective. Les amortissements pour 2015 sont "normaux" (Fr. 404'000.-), alors qu'ils étaient très importants en 2013. En 2019, le canton de Berne instaurera une nouvelle manière d'amortir, selon des pourcentages bien définis (10% actuellement). "On ne pourra donc plus amortir comme on le souhaite. Et notre but, d'ici là, c'est d'avoir déjà des réserves d'amortissements". Le Conseil de paroisse et la pastorale sont en pleine réflexion et préparent la prochaine législature. Que faire pour prévenir l'avalanche de chiffres rouges? Quelles seront nos priorités pastorales? Quelles prestations pourrons-nous encore offrir? Réorganisera-t-on le personnel?
La paroisse compte actuellement 120 employé(e)s, ce qui équivaut à 46 postes à plein temps. Les frais en lien avec le personnel sont en augmentation massive par rapport à 2013. "On a intégré dans les comptes les salaires des collaborateurs payés par le canton. La visibilité de tous les salaires sur le plan comptable permet de faire un calcul plus précis" explique le président de la Commission des finances. Les montants des caisses de pension sont aussi compris dans ce chiffre (5,864 mios). La Caisse de pension bernoise instaure la primauté des cotisations au lieu de la primauté des prestations. A noter que les employés de la paroisse verront leur salaire augmenter de 1,5% dès le 1er janvier 2015.
Budget 2015
L'assemblée a approuvé à l'unanimité le budget 2015 prévoyant un excédent de charges de 343'964.- avec un total de recettes de 9'423'097.- et des charges de 9'767'061. La quotité de l'impôt paroissial demeure inchangée: 0.23.
En bref...
Elue au sein du Conseil de centre de St-Nicolas, Doris Nussbaum a été chaleureusement applaudie.
A St-Nicolas, l'assainissement de la canalisation affiche un solde positif de près de Fr. 68'000.- par rapport au montant du crédit d'engagement.
A Ste-Marie, la rénovation de la salle Ste-Cécile a coûté au final Fr. 4'867.- de plus que ce qui avait été prévu.
A Christ-Roi, le chauffage à distance nécessite un droit de conduite au chemin Geyisried. L'assemblée l'a approuvé à l'unanimité.
Prochaine assemblée ordinaire de la paroisse: mercredi 27 mai 2015 à 20.00 à Ste-Marie.
Christiane Elmer