Parmi les nombreux projets soutenus par les œuvres d'entraide Pain pour le prochain et Action de Carême, les Eglises biennoises en ont choisi deux: un en Afrique du Sud et l'autre au Guatemala.
Au Guatemala, le projet - soutenu par Action de Carême et Pain pour le prochain - contribue à la mise sur pied d'une structure sociale et politique différente qui aboutisse à l'instauration d'un Etat plurinational. C'est en effet le seul régime qui puisse garantir la démocratie, la représentation et l'autonomie de tous les groupes sociaux, ce qui améliorera en particulier la situation de la population indigène, marginalisée et privée de ses droits. Les communautés indigènes ont leur propre conception du monde, sont enracinées dans leur région et sont unies à la terre par un lien très fort. Notre partenaire local dispense aux dirigeant(e)s une formation politique fondée sur la conception maya du monde afin de les préparer aux tâches qui les attendent.
Le programme au Guatemala, soutenu à la fois par Pain pour le prochain et l'Action de Carême, comprend des séminaires, des cours, des formations débouchant sur un diplôme et des journées pour transmettre les connaissances acquises. Les rencontres régionales et nationales permettent aux organisations mayas d'échanger leurs expériences et de s'appuyer mutuellement. Notre partenaire local lutte également pour l'égalité des sexes et réalise des activités de plaidoyer et de pression.
Légalisation des terres et utilisation du sol à Alta Baja Verapaz
Fondée en 2009, l'organisation Aj awineleb' Re' Taq'a a pour objectif de favoriser une souveraineté alimentaire durable. Le projet se déploie dans différents domaines, tels que l'accès aux terres et leur légalisation, la production biologique, l'approvisionnement en eau et la gestion des eaux usées ainsi que la sensibilisation au changement climatique et à l'atténuation de ses effets. Le travail de l'organisation dans les Verapaces est placé sous le signe du respect des valeurs culturelles de la population locale. Le projet étend ses activités dans les départements Alta Baja Verapaz, où les taux de pauvreté sont parmi les plus élevés au Guatemala. Ces zones se caractérisent également par une forte exclusion sociale de la population, majoritairement indigène. La culture de cette population est bâtie autour de la terre, que les personnes habitent et cultivent. Le projet poursuit le travail déjà mis en place dans des phases précédentes et intègre désormais de nouvelles régions. Dans les trois prochaines années, il couvrira vingt communes et a déjà commencé dans quatre d'entre elles. Quelque 1087 familles paysannes participent à ce projet dont profitent, au total, 9136 personnes. Adaptées à la région et à la population locale, les activités du projet permettent à la population d'améliorer ses conditions d'existence et de favoriser le développement local. Le travail pratique crée des possibilités de formation continue et d'échange de connaissances au sein de la population paysanne.
Outre la formation et le perfectionnement...
En plus, le projet propose également des prestations de conseil et d'accompagnement, qui aident la population locale à mieux comprendre le contexte politique et social dans les communes. L'accent est mis sur les aspects juridiques qui concernent l'éducation, la légalisation des terres et le droit à la terre. En outre, des ateliers consacrés à l'agriculture écologique permettent de diffuser de nouvelles connaissances et de consolider les savoirs déjà acquis. Le projet a également pour ambition de renforcer le rôle des femmes. Celles-ci peuvent participer à des ateliers sur des sujets tels que les droits humains, l'identité, l'estime de soi ou encore la prise de responsabilités en matière de gestion. Le projet organise également des forums de sensibilisation au changement climatique et à la protection des sources d'eau. Il favorise la communication et la coordination avec des acteurs locaux, comme les autorités communales.
Le domaine "changement climatique" du projet
Il est cofinancé par Pain pour le prochain, l'organisation de développement des Eglises protestantes de Suisse. L'un des pays les moins développés d'Amérique centrale La moitié de la population du Guatemala vit dans la pauvreté et 12% connaît la pauvreté extrême avec moins de 1,25 dollars par jour. La pauvreté touche particulièrement les peuples autochtones, représentant plus de la moitié de la population totale. Les autochtones du Guatemala doivent se défendre contre diverses formes de discrimination. Ils plaident auprès de l'Eglise en faveur de leur croyance indigène. L'Eglise ne refuse pas officiellement cette demande, mais ne la soutient pas non plus.
Violences
De nombreuses menaces pèsent sur la stabilité de la politique intérieure du Guatemala. D'une part, le pays est victime de catastrophes naturelles récurrentes telles que les cyclones et les éruptions volcaniques. D'autre part, les institutions étatiques sont faibles. Le Guatemala connaît le taux le plus élevé de meurtres de l'hémisphère ouest, alors qu'il y règne une impunité presque totale (le taux de résolution des affaires s'élevant à moins de 1%...) Présence d'Action de Carême au Guatemala Action de Carême est active au Guatemala depuis les années 70. A partir de la 2e moitié des années 80, elle a soutenu la reconstruction et la réinsertion de la population autochtone suite à la pire période de répression de 1976 à 1983. Depuis 1996, année où l'accord de paix a été signé pour mettre fin au conflit armé interne, les axes de travail suivants figurent au cœur de l'engagement d'Action de Carême: les droits d'acquisition et d'utilisation des terres, le soutien des revendications et des droits de la population autochtone et les activités destinées aux populations les plus touchées par la guerre civile.
Action de Carême: CCP 10-15955-7 www.actiondecareme.ch
Pain pour le prochain: CCP 10-26487-1 www.ppp.ch
Etre partenaires: CCP 25-10000-5 www.etre-partenaires.ch