Dans le cadre du Service de cheminement de la foi de l'Eglise catholique, une rubrique annuelle intitulée "Témoins de la foi, témoins de l'amour" permet de suivre la biographie d'une personne marquante. Cette année, le choix s'est porté sur le Père Joseph Stamm. "Une figure telle que la sienne nous invite à ne pas oublier ce qui s'est passé", explique le diacre Philippe Charmillot. "Mais cela nous invite aussi à porter dans la prière tous ceux qui, de par le monde, et dans l'anonymat, oeuvrent pour la dignité humaine, pour plus de justice et de paix, au nom de leur foi ou de valeurs qui sont les leurs".
Horreurs d'hier et d'aujourd'hui
Suivre "Le chemin des passeurs", c'est forcément penser aux horreurs de l'Occupation. Mais cela nous renvoie aussi à l'actualité, à l'exode des réfugiés, aux dérives de l'extrémisme. "Etre chrétien, poursuit le diacre, c'est aussi résister chaque fois que l'être humain est oppressé, chaque fois que le plus fort veut écraser le plus faible. Oui, la foi, dans des situations extrêmes, nous oblige parfois à résister. " Au cœur d'un réseau de résistants Joseph Stamm a organisé un système de relais pour permettre l'évasion en Suisse, via Charmoille (JU), de personnes menacées de mort par le régime nazi (pilotes alliés tombés en Allemagne, prisonniers évadés, jeunes enrôlés de force dans la Wehrmacht, juifs, etc.) Figure de proue parmi la centaine de personnes qu'il a fait passer, celle du général Henri Giraud. "Ce qui a valu au Père Stamm - conclut Philippe Charmillot - une arrestation en 1943, la torture, la prison et, finalement, une balle dans la nuque le 17 avril 1945... 24h avant que la prison dans laquelle il était incarcéré ne soit libérée par les forces alliées !"
La dépouille du Père Stamm se trouve au cimetière de Liebsdorf, au pied du Monument aux morts des deux Guerres Mondiales. Son collègue résistant de Thann, René Ortlieb, y est aussi inhumé. (chr. Elmer)