Les fleurs du mal ? / ldd

Le Mal: une question sans réponse?

La question du mal est une question centrale en théologie et dans nos vies. Elle nous met à la fois face à un sentiment de responsabilité et face à un sentiment d'impuissance, incapables que nous sommes de l'éviter. D'où vient le mal, comment le comprendre ? Que peut Dieu ? Pouvons-nous le combattre ? Plusieurs rencontres-discussions sur ce thème vous seront proposées par la pasteure Nadine Manson et la stagiaire Sarah Nicolet. Elles auront lieu les mardis 26 avril, 17 mai et 14 juin, de 19.00 à 20.00, à la Maison Wyttenbach (Rue du Rosius 1, Bienne).

Le mal. Incontournable. Omniprésent. Dans nos vies, dans l'actualité, les drames et les douleurs du quotidien, dans les deuils et la maladie... Non. Nous ne sommes pas épargnés par la souffrance. Comment Dieu permet-Il cela, s'Il est véritablement bon, juste et tout-puissant ? "Face à un tel raisonnement, on est vite dans une impasse, explique Sarah Nicolet, stagiaire de la pasteure Nadine Manson au sein de l'Eglise réformée française de Bienne. "Alors, Dieu serait-Il sadique ou négligent ? Nous aurait-Il oubliés ? Mais est-Il vraiment tout-puissant et pourrait-Il nous éviter le mal ?" Lors des quatre rencontres-discussions prévues sur ce vaste thème entre début mars et la mi-juin, différentes définitions et conceptions du mal seront abordées. "Nous tenterons de brosser, tous ensemble, son portrait pluriel", précise la pasteure, ravie de proposer avec sa stagiaire des soirées d'échanges où chacun(e) pourra s'exprimer. Le mal: une valeur pédagogique ? Le mal servirait-il à autre chose qu'à nous faire souffrir ? Aurait-il un sens, une vocation ? Nadine Manson s'insurge contre cette conception. "Certes, dans nos vies, à certains moments, quand on est acculé, on avance plus vite. Mais, dans ma foi et l'idée que j'ai de Dieu, je ne peux accepter que le mal soit pédagogique. Peut-on vivre toujours heureux ? Non ! La souffrance fait partie de la vie. La question du mal, quant à elle, beaucoup plus globale, plus ancrée, demeure." Un avis que partage aussi Sarah Nicolet. "C'est un risque de considérer la souffrance comme quelque chose d'éducatif. On lui confère ainsi une valeur en tant que telle. On pourrait presque être tenté de rechercher le mal en se disant qu'il va nous faire progresser. La vertu que je lui prête, c'est de nous forcer à aborder frontalement des questions profondes qu'on cherche parfois à éviter. Comme Nadine, je rejette aussi cette notion qu'il nous faut souffrir pour apprendre."

Du "pourquoi ?" au "pour quoi ?"
Mais face au mal, forcément, on cherche à comprendre ! Pour les deux théologiennes, la vraie question à se poser n'est pas pourquoi nous sommes confrontés à tel ou tel défi douloureux, mais pour quoi, en vue de quoi. Ce faisant, on sort d'une démarche stérile, qui peut s'avérer culpabilisante. Au lieu d'un "qu'est-ce que j'ai fait pour mériter cela ?", privilégier un renversement du style: "qu'est-ce que cette douleur va me permettre de développer en moi ?" Le mal semble l'emporter sur le bien... Mais que fait Dieu ? Vive réaction de Nadine Manson: "Je n'ai pas une telle vision des choses ! Malgré ce qui se passe dans le monde, le mal n'a pas le dessus ! Je considère ce qui se vit comme inhérent à notre nature humaine. Parce que, aussi, nous sommes incapables de voir ce qui nous est donné au quotidien." Une perception, selon Sarah Nicolet, un brin optimiste: "Est-ce que Dieu fait quelque chose ? Voilà la question qui me semble centrale. Je pense à cette réflexion de la théologienne allemande Dorothee Sölle (1929-2003): "Dieu n'a pas d'autres mains que les nôtres". En fait, Dieu ne peut agir qu'à travers nous. Cela nous donne aussi une responsabilité. A nous de traduire le message d'Amour de Dieu sur terre. Pour être, à notre tour, des forces agissantes qui luttent contre le mal."

Du mal au Mal
Démon, Satan ou Diable à la queue fourchue ? A cette allégorie aussi désuète que caricaturale, les théologiennes préfèrent une approche plus abstraite: "c'est quoi, pour moi, le mal ?". Pour la stagiaire, ce sont des forces qui nous orientent plutôt vers la mort; l'égoïsme, l'individualisme, la haine, la violence, la peur... Des notions plus porteuses, plus concrètes, plus inscrites au cœur de chacun d'entre nous que l'évocation du Malin. Pour la pasteure, le mal est un terme général qui englobe tout et concerne tout le monde. "Quelque chose d'aussi complexe et compliqué à définir que la vie..."

Des armes - pacifiques - contre le mal ?
Il y a tout d'abord la règle d'or, que l'on trouve dans la Bible, la sagesse populaire et la philosophie: "Ne fais pas à autrui ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse !" La prière est également efficace pour combattre le mal. Pour Nadine Manson, la foi s'inscrit dans une telle puissance d'Amour de Dieu que la racine même du mal est éradiquée. "Certes, le mal est présent, mais il y a la dimension divine qui dépasse tout, transcende tout. De quoi aurions-nous peur ? La puissance de vie et de Dieu ne sont pas mises en danger par le mal."
Et Sarah Nicolet de conclure: "C'est aussi parce que la mal et les ténèbres existent que la lumière peut s'imposer. Ce contraste agit, lui aussi, comme un révélateur de la présence de Dieu."

Christiane Elmer

Rencontres-discussions autour de la question du mal

Mardi 26 avril: Comment comprendre le mal ?
Mardi 17 mai: Que peut Dieu contre le mal ?
Mardi 14 juin: Pouvons-nous combattre le mal ?

MaisonWyttenbach (Rosius 1), de 19.00 à 20.00.
Renseignements et inscriptions (jusqu'au 26 février 2016): nadine.manson@ref-bielbienne.ch 076 611 75 11. sarah.nicolet@ref-bielbienne.ch 078 756 63 55

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