"Les réfugiés sont là, nous leur offrons un toit"

Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle, accueille douze femmes et enfants d'Erythrée et de Syrie dans les locaux du diocèse de Bâle, le château Steinbrugg à Soleure. Cette décision a causé un vif émoi...

La question des réfugiés est cruciale dans les paroisses. Par exemple lorsqu'une équipe pastorale souhaite accueillir des requérants d'asile et que le Conseil de paroisse s'y oppose. Quelle est votre position en cette matière?
L'aide de l'Eglise pour les réfugiés est une question subsidiaire. C'est l'Etat qui est responsable de l'accueil. Notre diocèse offre des locaux parce que le canton de Soleure n'a pas assez de places d'accueil à disposition. Nous ne devons pas nous surcharger. C'est pour cela que l'accompagnement de ces personnes - si possibles traumatisées - relève des tâches de l'Etat. Nous orientons les volontaires, qui se signalent chez nous pour aider ces personnes, vers les services sociaux qui vont coordonner ces actions. Une communauté ecclésiale peut et doit, si elle a effectivement des logements libres, les mettre à disposition. Des conflits peuvent surgir sur ce point, car des peurs se manifestent à l'égard de personnes précises, notamment les jeunes hommes. Les requérants d'asile doivent pouvoir correspondre à l'environnement chrétien d'une paroisse.

Que souhaitez-vous offrir à ces réfugiés ?
D'abord il fallait que ces personnes arrivent dans le calme et puissent s'installer. Dans un lieu exposé comme l'évêché nous voulons leur offrir une sphère privé suffisante et n'autorisons pas que des journalistes prennent contact avec elles. Une fois encore: je suis fondamentalement favorable à ce que les communautés ecclésiales s'engagent en faveur des requérants d'asile. Mais il faut que cela soit adapté à leurs possibilités et à leurs ressources.

Beaucoup de personnes sont fâchées par l'initiative de l'évêché. Elles estiment que les pauvres de Suisses n'ont jamais été hébergés par l'évêché. Qu'en pensez-vous?
La plupart des réactions à notre initiative sont positives. Les personnes démunies de Suisse ont d'autres institutions à laquelle elles peuvent s'adresser. Les réfugiés sont dans le besoin. Ils sont là, c'est l'hiver, il fait froid, nous leur offrons un toit, point final. Les décisions politiques, qui sont à prendre en ce domaine, sont une autre question. Je suis favorable à ce que les demandes d'asile soient traitées plus rapidement et que les requérants d'asile aient un emploi pendant que leur demande est traitée.

Interview: Anne Burgner et Niklaus Baschung / Traduction: Bernard Litzler

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