Derniers adieux à l'abbé Nicolas / Chr. Elmer

L'Esprit de famille

La messe d’adieu à l’abbé Nicolas Bessire a été célébrée le 5 novembre à Christ-Roi. La messe du 30e aura lieu dimanche 5 décembre à 10.00 à Ste-Marie (avec pass Covid).

La messe d’adieu à l’abbé Nicolas Bessire a été célébrée le 5 novembre à Christ-Roi. La messe du 30e aura lieu dimanche 5 décembre à 10.00 à Ste-Marie (avec pass Covid).

Un prêtre qui s’éteint, ce sont des histoires de vie qui sanglotent. Il nous a baptisés ou a baptisé nos enfants, il a célébré des mariages, donné le sacrement du pardon ou l’onction des malades, il a célébré l’eucharistie ; il était là pour la Première Communion, la Confirmation ; il a enterré des proches… On a ri et pleuré avec lui. Il nous a parfois agacés et on l’a agacé. Mais on s’est accompagnés. Et on s’est aimés. Et là est la douleur, le sublime trésor. Là est le pourquoi et le pour Qui des pleurs. Car c’est immense, une église toute en larmes. Près de trois cents personnes, debout, attendant leur abbé. Survient la procession. Cortège de prêtres et diacres, gardes pontificaux, bannières de Lourdes…Nuée de couleurs tristes dans la Lumière à naître. Grave et ployée sur le cercueil, l’équipe pastorale entre en portant son confrère. Son ami. Marche amère au sépulcre. Vendredi saint en chemin vers sa Pâque.

Une célébration belle - ô mon Dieu, belle -, organisée par l’abbé François-Xavier Gindrat, présidée par le vicaire épiscopal Jean Jacques Theurillat ; avec la vibrante homélie de l’abbé Patrick Werth et l’émouvant témoignage de Diego Rocca. Et des chants comme descendus du ciel. A en faire exulter les Cieux. Cette musique, ces voix, ce chœur et les envols célestes de Fernanda Critelli-Rocca… Nicolas !... Nicolas avait une voix magnifique. Il aimait tant la musique.

Que dire enfin de la douleur d’une famille lorsque l’un des siens l’a quittée ? Que dire de celle d’une communauté qui a perdu l’un de ses prêtres ? Que dire du chagrin, incommensurable, de ceux et celles qui s’en restent, le cœur ballant ? Nous, femmes, hommes et enfants de toutes langues, d’ici, du Jura et de toute l’Eglise, on aurait voulu lui dire encore tant de choses. De celles qui ne semblent pas urgentes, tant que la vie fleurit. On saurait, maintenant, le regarder plus loin, l’écouter plus profond. On saurait mieux, peut-être, tendre l’oreille du cœur pour méditer ses silences. On mesurerait mieux le poids discret, mais lumineux, de sa présence. Mais il s’en est allé trop tôt, un premier matin de novembre. Si seulement on avait su… on aurait pu… on aurait dû…Trop tard !

Mais voilà, l’abbé Nicolas avait son jour à lui pour rejoindre le Royaume, à l’heure éternelle de son accomplissement. Ce moment juste et bon, au cœur de la Toussaint, où le serviteur fidèle, parti en tenue de service, s’en retourne à la Maison.

Séchez vos pleurs. Cet Esprit de famille nous réunira tous un jour. Et Nicolas, qui nous attendait, sourira.

Christiane Elmer

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