Corinne Thüler, qui a quitté voici quelques mois ses fonctions au sein de la paroisse, nous livre ici le témoignage de son expérience spirituelle.
Ex-catéchiste et animatrice jeunesse, passionnée de musique, Corinne Thüler a gardé ce regard pétillant. Non, la maladie et les douleurs n’ont pas eu raison de son lumineux sourire, même si rien n’est gagné d’avance et qu’il y a, évidemment, des jours plus ombragés.
Confrontée depuis longtemps à de fortes douleurs lombaires qui se sont soldées, en novembre dernier, par une lourde opération du dos, la quinquagénaire a l’habitude de lutter. « Les difficultés ont réveillé en moi un côté guerrier ; je n’ai pas voulu me laisser abattre. » Mais l’an dernier, en plus de ses problèmes de dos, Corinne a dû affronter un autre mal, plus insidieux : un cancer. En quelques mois, elle a subi deux opérations du sein, une ablation des ganglions, des traitements de chimiothérapie, des séances de radiothérapie et d’immunothérapie. « Entre février et mars, j’aurai le prochain « verdict ». Ensuite, ce sera de l’hormonothérapie pendant cinq ans. » Un véritable parcours du combattant que partagent, malheureusement, de nombreuses personnes atteintes dans leur santé.
Portée par l’amitié et la fraternité
« Quand on entend le mot cancer ou tumeur, on pense aussitôt à « tu meurs » et… ça relativise tout ! On perçoit alors les choses différemment. C’est là que j’ai décidé de choisir la Vie. » Un choix, un chemin, qui passent par la douleur, par une certaine solitude, par l’acceptation et la persistance du combat. « J’ai pleuré quand il fallait pleurer, ri quand il fallait rire : j’ai vraiment pu évacuer ce trop-plein d’émotions. » Corinne souligne, reconnaissante, qu’elle a été bien entourée, aussi bien par les professionnels de la santé que par ses colocataires, son frère, ses collègues et la communauté. « Les nombreux témoignages d’amitié et les prières des gens m’ont tellement portée ! » Aujourd’hui, elle se dit « renouvelée ». C’est toujours elle, oui, mais…avec une vie intérieure plus vibrante. « J’ai appris à nourrir ma vie spirituelle », confie-t-elle, des étoiles plein les yeux. « J’ai aussi appris à m’aimer moi-même, à me réjouir de tout petits riens. A être, par exemple, toute heureuse de pouvoir à nouveau enfiler mes chaussettes toute seule ; chose que je ne pouvais plus faire avant mon opération du dos. » Elle rit, mais on sent bien que l’enjeu est sérieux. « Je vis dans l’émerveillement. Dans la gratitude de l’instant. » Pour Corinne, renouvelée, si rien n’est plus tout à fait comme avant, c’est… tant mieux !
Propos recueillis par Christiane Elmer