Abbé Patrick Werth / ldd

Méditation: Dieu est-il un cadeau ?

Quel est le cadeau le plus important dans notre vie? Au seuil de ces Fêtes, l'abbé Patrick Werth nous invite à nous interroger sur la valeur que nous accordons à l'essentiel.

Dimanche 5 janvier : Epiphanie du Seigneur

" En entrant dans la maison, les mages virent l'Enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets et lui offrirent leurs présents. " (Evangile selon S. Matthieu 2,11)

Les gens de ma génération connaissent encore des aîné-e-s qui ont vécu leur enfance avant la Deuxième Guerre mondiale et pour qui une orange reçue à Noël représentait un très beau cadeau. Qu'en est-il aujourd'hui où nous pouvons acheter des fraises toute l'année ? Qu'en est-il aujourd'hui où mes neveux et nièces (et nous nous aimons beaucoup réciproquement !) ne répondent même plus à mes sms leur demandant ce que je peux leur offrir, probablement parce qu'ils ont déjà à peu près tout ! Mais même quand on a tout ou presque se pose la question: au milieu de toute une vie, où sont les cadeaux les plus importants?
Il est rassurant de constater qu'aujourd'hui comme hier, et malgré les réseaux sociaux, l'immense majorité citera les relations humaines : la famille, les amis, les collègues de travail, ... Et Dieu ? Dieu peut-il aussi être un cadeau ? Les chrétiens d'ici et de maintenant doivent avoir la lucidité de réaliser que cette question paraîtra incongrue à la plupart des gens. Et pourtant, plus j'avance en âge (et - Dieu merci - je ne suis pas le seul), et plus une évidence s'impose à moi : au milieu de tout ce que j'ai, humainement et matériellement, le cadeau à la fois le plus discret et le plus important, c'est Dieu. Un théologien ne devrait pas avoir peur d'aller aux marges de la réflexion. C'est la raison pour laquelle je pense parfois être un prêtre " athée ". Il m'arrive en effet de dire : même si Dieu n'existait pas, il faudrait l'adorer. J'ai en effet tellement le sentiment que la vie individuelle et sociale serait beaucoup plus difficile qu'elle ne l'est déjà si Dieu n'était pas là, que je ne considère pas seulement la foi comme un cadeau , mais comme un acte de volonté qui lui dit très consciemment : je ne sais pas exactement à quoi tu ressembles ; je ne sais pas à quoi ressemblera la Résurrection, mais je veux chercher ton visage au fond de mon cœur (comme le dit l'un de nos très beaux chants d'Eglise).

La possibilité de te rechercher est déjà en soi un cadeau. C'est cette recherche de toi, le Tout-Autre, c'est cette recherche qui me fait mieux prendre conscience des autres, de mes devoirs envers eux, de mes difficultés à dépasser mon égoïsme. Et parce que tu es un cadeau, tu habites aussi mes joies ; tu entretiens aussi ma passion pour mon ministère comme un couple peut t'inviter à habiter l'amour qui le lie.
Donc oui, pas de doute : Dieu est un cadeau ! Un cadeau qu'il offre lui-même à tous ceux et celles qui acceptent de lui faire un peu de place dans la crèche de leur cœur.

Dimanche 12 janvier : Baptême du Seigneur

" Jésus, arrivant de Galilée, paraît sur les bords du Jourdain, et il vient à Jean pour se faire baptiser par lui. " (Evangile selon S. Matthieu 3,13) "

Mais faire de la place à Dieu est une chose, le faire 365 jours par année en est une autre. C'est quelque chose que nous pourrions méditer lors de la fête du Baptême du Seigneur. Ce dimanche ouvre en effet le Temps ordinaire de l'Eglise, ce temps qui traverse toute l'année, jusqu'au prochain Avent, en s'interrompant avant, pendant et après Pâques. Car la fidélité à quelqu'un, c'est aussi une affaire d'endurance. Essayons donc chaque jour de cette nouvelle année d'entendre Dieu frapper à la porte de notre cœur. Avec lui, je vous souhaite un 2014 de découverte, de sérénité, de joie, de courage et de succès.

Abbé Patrick

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