Méditation: Marie et moi

Nous voici au seuil du mois de mai, mois durant lequel on prie tout particulièrement Marie et où l'on récite le chapelet. Cela se pratique également à Bienne, tous les jours en mai, sauf les week-ends, de 16.00 à 16.30 en la chapelle de St-Nicolas. Mais, par-delà le mois de mai et les autres mois qui lui sont consacrés, quelle place a Marie dans notre vie?

Marie... Ton prénom ouvre un ciel en moi. Cela remonte à loin. Du temps où je te contemplais, sur une image mièvre, reçue au caté. Tu avais ta place dans ma petite bible, avec d'autres images pieuses. Et je te trouvais belle ! Tu étais toute en bleu avec, dans tes bras, l'Enfant Jésus. Et puis, je m'en souviens - et j'en souris - il avait des boucles blondes. "On dirait une fille" m'étais-je dit souvent. Je connaissais mes prières. Surtout le Notre Père. Et, bien sûr, le Je vous salue Marie. J'aimais vraiment bien Marie. Parce que c'était la maman de Jésus et que, moi aussi, j'avais une maman. Jésus et moi, on avait de la chance.

Une décennie plus tard, en retrouvant la petite bible défraîchie au fond d'un tiroir, j'y ai cherché mes images saintes. Et les ai trouvées. J'en avais oublié la plupart. Je les trouvais démodées. Pour ne pas dire ringardes. J'avais seize ans. Et la Vierge sur papier, drapée de bleu, si magnifique autrefois, n'avait plus la même aura. Le graphisme était naïf. "Que c'est kitsch!"m'étais-je dit alors. Je n'en pouvais plus de ces Madonnes aux Enfants joufflus et bouclés! J'en avais assez, oui. Je n'avais plus six ans. Je savais encore mon Je vous salue Marie. Mais je ne saluais plus personne. Plus personne du Ciel, entendons-nous. Oh! Je n'avais rien contre Eux ! Mais j'étais mieux sur terre.

Au fil des rides, des rencontres, des brisures et des recommencements, j'ai retrouvé Marie. Elle était toujours là, mais elle avait changé. Comme moi, elle avait vieilli. Elle m'avait suivie. Elle n'est pas rancunière, Marie. Et voilà que les images pieuses de ma petite enfance me touchaient. Que ma grogne contre les bondieuseries m'attendrissait.
Quel visage as-tu, Marie? Qui es-tu, que me veux-tu? Pourquoi, soudain, me suis-je mise à penser à toi, à te chercher partout, forte d'une tendresse neuve et d'une dévotion mûrie? Marie. Marie! Oh, Marie! Tu es là. Dans les visages de ces femmes ou femmes en devenir, que je croise. Dans l'arrondi d'un ventre qui attend. Dans le regard creusé des aînées. Tu es là, Marie. Là où il y a de la vie. Là, où il y a de l'attente. Et là où attente et Espérance ne font qu'un. Tu es là pour nous indiquer, toujours et encore, par-delà tous les âges, le chemin qui nous mène à ton Fils. C'est pour Lui que tu es là, fidèle jusqu'à la fin des Temps.

Oui, je vous salue, Marie, Mère et maman du Ciel. Vous nous rappelez au Christ, votre Enfant. Comme vous, immense et Vivant.
Amen.

Christiane Elmer

Un peu d'histoire autour des "mois de Marie"
Pourquoi le mois de mai est-il devenu le mois de Marie ? Peut-être parce que le mois de mai était considéré dans l'Antiquité comme défavorable au mariage. On aurait alors choisi ce mois pour fêter la Vierge Marie.
Au XIIIe siècle, le roi de Castille avait déjà associé dans son chant la beauté de Marie et le mois de mai. Au siècle suivant, mai étant le mois des fleurs, un dominicain avait l'habitude de tresser des couronnes pour les offrir à la Vierge le 1er mai.
Au XVIe siècle, St Philippe Néri exhortait les jeunes gens à manifester un culte particulier à Marie pendant le mois de mai. C'est au début du XVIIIe siècle (1724) que la dévotion du mois de Marie est officiellement apparue à Rome. Elle a été approuvée par le pape Pie VII au début du XIXe siècle.
Dans l'année, cinq mois sont consacrés à la piété mariale: mai, août (Cœur immaculé de Marie), septembre (Notre Dame des Douleurs), octobre (Rosaire) et décembre (Immaculée Conception). Mais Marie n'est pas le terme de la prière: elle en est l'occasion! C'est parce qu'il se termine par la fête de la Visitation, le 31 mai, que ce mois de mai nous invite à nous rapprocher de Marie pour la prier, la chanter et nous confier à sa médiation.

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