Diego Rocca au clavier / Photo: Gianluca Rocca

Méditation: Messes du temps pascal radiodiffusées

Les célébrations du Vendredi saint 3 avril à 15.00 et du dimanche de Pâques 5 avril à 09.00, les deux fois à Ste-Marie (Fbg du Jura 47), seront radiodiffusées sur la RTS (Espace 2). La musique de ces messes a été composée pour l'occasion par l'organiste biennois, d'origine calabraise, Diego Rocca.

Plongé dans la liturgie du temps pascal, il s'est pris de passion pour ces textes, pour ces figures de l'Evangile, pour la force et la tension dramatique des événements narrés. Epris de musique, l'organiste Diego Rocca s'est laissé littéralement capter par l'intensité liturgique du Vendredi saint. Et par l'éblouissement neuf du matin de Pâques. "Je me suis tellement imprégné de ces lectures du Triduum pascal qu'elles ont fini par m'habiter et me porter!" s'exclame Diego, une main sur le clavier et l'autre sur une partition. "L'équipe pastorale m'a dit que la Radio Romande (Espace 2) souhaitait diffuser les messes du Vendredi saint et de Pâques, célébrées à Ste-Marie, et espérait que je sois d'accord de composer la musique de ces deux messes. J'ai accepté avec joie car j'ai déjà fait ce type d'expérience d'écriture musicale pour une messe radio à Bienne (messe-hommage à Edith Piaf, en 2013), ainsi que pour une messe télédiffusée (depuis l'église de Malleray). Créer une œuvre pour un projet précis, avec une thématique et un cadre liturgique bien définis, voilà qui enthousiasme au plus haut point Diego Rocca, toujours prêt à relever pareil défi.
"Vers la fin de l'année passée, alors qu'on se préparait à Noël, j'ai commencé à me plonger dans la liturgie du temps pascal. J'étais décalé chronologiquement et ça n'était pas évident de me mettre dans l'esprit du Vendredi saint au moment où l'on s'apprêtait à fêter la naissance du Christ!" sourit Diego en plaquant quelques accords. Un silence, puis... "J'ai composé ces morceaux avec une sorte... de dévotion. Oui, de dévotion", souffle-t-il, presque gêné. Et il poursuit en expliquant que la lecture de la liturgie pascale l'a mis en relation plus étroite avec le Christ. Qu'il a fait corps avec ces textes, au fil des jours, des semaines et des mois. "Je me suis retrouvé dans les personnages de l'épisode de la Passion. J'étais bouleversé. J'ai été saisi par la hargne de la foule réclamant la crucifixion de Jésus... Autant d'événements tragiques qui m'ont ramené à des faits bien réels, bien d'aujourd'hui; à des histoires d'endoctrinement où des innocents sont victimes d'injustice et d'actes de barbarie. J'ai été saisi par la modernité de ces récits. Je les ai découverts sous un nouveau jour, comme si je ne les avais jamais lus auparavant."

Transmettre à la musique la vigueur de sa foi, et l'impulsion vierge de ses émotions, c'est ce qu'a tenté de faire Diego Rocca en composant la musique des messes du Vendredi saint et du dimanche de Pâques. Dans tel passage, on frémit, on gémit, on s'exalte, on loue ou l'on espère. L'atmosphère est donnée, sorte de fresque musicale. On écoute et un ciel s'ouvre. Un ciel s'ouvre à l'intérieur. Une amplitude qui descend profond. Et qui coupe le souffle. "Nous sommes 51 en tout, dans le chœur. L'abbé Nicolas chante aussi. Il tient le rôle de Jésus. L'impact de tous ces choristes est énorme! Je leur suis tellement reconnaissant de leur engagement, de leur motivation, de leurs compétences vocales et humaines. Quand ils répètent, c'est plus fort que moi, je suis pris d'émotion... Et je remercie infiniment les abbés Patrick Werth et Nicolas Bessire de leur participation et de la confiance témoignée" conclut le musicien en rangeant des partitions.

La musique, sous les doigts de l'organiste-compositeur, reprend alors, voltige, revient, virevolte. Sombre ou plus claire. Les voix des choristes comblent la pièce, emportent tout sur leur passage. Promettent le recueillement, la communion des cœurs au temps de la Passion. La musique invite à la prière, à la contemplation spirituelle, à l'agenouillement du beau devant le vrai. Déjà, plus loin, s'esquisse l'aube glorieuse du tombeau vide. Et la joie, incendiée, de tout un choeur en louanges. La musique de Pâques parachève celle du Vendredi. L'accomplit. La propulse plus haut et plus près.
Musique exultée.
Sur la terre comme au ciel, la souffrance est dépassée.
Vive à jamais l'allégresse.
Pour les siècles des siècles et au plus haut des Cieux.

Christiane Elmer

Messes radiodiffusées du temps pascal Sur Espace 2 (RTS), depuis l'église Ste-Marie (Fbg du Jura 47, Bienne). Vendredi saint 3 avril, 15.00 (prière d'arriver à 14.50 au plus tard pour des questions d'organisation) Dimanche de Pâques 5 avril, 09.00 (prière d'arriver à 08.50 au plus tard).

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