Rosette Poletti lors de sa conférence du 24 janvier 2024 à St-Nicolas, à Bienne / Chr. Elmer

Nous sommes des relais de l’Amour de Dieu

La grande salle du centre paroissial de St-Nicolas était comble, le 24 janvier, pour la conférence de Rosette Poletti sur l’amour de soi.

La grande salle du centre paroissial de St-Nicolas était comble, le 24 janvier, pour la conférence de Rosette Poletti sur l’amour de soi.

Où qu’elle aille, Rosette Poletti fait salle comble. Il faut dire que l’authenticité, l’humilité et la simplicité de cette pimpante octogénaire touchent les cœurs. Un charisme vécu au fil des innombrables activités qui l’ont menée de par le monde et, toujours, au plus près de l’humain. Infirmière en soins généraux et en psychiatrie, thérapeute, formatrice, auteure et conférencière, Madame Poletti est venue témoigner à Bienne, dans le cadre de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. De l’invitation à aimer son prochain comme soi-même, elle a surtout retenu « … comme soi-même ». « Beaucoup de gens sont incapables de s’aimer eux-mêmes. Dans l’éducation religieuse, surtout par le passé, on a trop souvent insisté sur le péché originel, oubliant que nous avons été créés à l’image de Dieu. Quel dommage de focaliser sur le péché plutôt que sur la grâce ! » Sur le plan psychologique, la conférencière explique que le sentiment de honte se développe très tôt chez l’enfant. « Si un petit ne grandit pas dans un cadre aimant, s’il ne reçoit que des messages négatifs ou dévalorisants et si l’amour qu’on lui porte est conditionnel, comment pourra-t-il s’aimer et s’accepter tel qu’il est ?  Il sera incapable de reconnaître ses émotions ni celles des autres. Or l’empathie - première étape vers l’amour de l’autre - ne peut être ressentie que si l’on identifie ses propres émotions. »

Pratiquer l’auto-compassion

« En Suisse, on croit que si l’on travaille bien, on va s’en sortir », lâche Madame Poletti. Une croyance tenace qui peut engendrer des doutes et nous amener à nous faire des reproches, si ça ne se passe pas comme prévu. Alors, comme on peine à s’aimer soi-même puisqu’on « n’est pas à la hauteur », on va tout miser sur le prochain. « En se donnant aux autres, on se dit que peut-être, on aura un retour d’amour. » D’où une spirale de déceptions : on en fait toujours plus et on ne reçoit toujours pas…

Rosette Poletti nous convie à un processus d’auto-compassion : nous accepter, nous accueillir avec nos limites pour pouvoir alors nous ouvrir à un amour sans conditions. « Une fois qu’on entre en contact avec nos propres souffrances, on est à même de comprendre que les autres souffrent aussi. » Bienveillance et tendresse. Pour soi et pour les autres. Parce que Dieu nous aime. Et puis, conclut-elle, rayonnante : « parce que c’est génial d’être vivant et humain ! ».

Christiane Elmer

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