www.globeplayers.com

Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ?

Après l'Ascension du Christ ressuscité, les apôtres fixent encore le ciel où Jésus s'en est allé, emporté par une nuée. Deux hommes en vêtements blancs, des anges probablement, leur demandent alors pourquoi ils restent là, à regarder vers le ciel... Cet épisode m'interpelle.

Souvent, nous cherchons au loin ce qui est tout près. Nous croyons, comme Thomas, à ce que nous voyons et pouvons toucher. Selon l'évangile de Luc (24,51), Jésus est emporté au ciel après avoir béni ses disciples. Le voici donc résolument d'ailleurs, comme... "évadé de notre condition humaine". Et les regards de se hisser, plus haut encore, pour scruter l'immensité. Où est-Il ? Où va-t-Il ? Nous reviendra-t-Il ? On nous le promet: "Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d'auprès de vous, viendra de la même manière que vous l'avez vu s'en aller vers le ciel." (Ac 1,11)

Ne sommes-nous pas restés dans l'attitude des disciples, nous aussi ? Ne cherchons-nous pas le Christ là où Il n'est pas ? Là où, exclusivement, Il n'est pas ? Lui, le Fils du Père, ne pourrait-Il pas être ici et ailleurs, visible et invisible, mort et vivant, humain et divin, d'hier et de demain, d'aujourd'hui en aujourd'hui, pour les siècles des siècles ? N'est-Il pas à chercher par-delà l'horizon, au-delà des apparences, plus loin que la Bible, au-dessus et en-dessous de nos clochers, parmi nos Eglises, entre nous et en nous ? Certaines ascensions, comme des ascèses, creusent plus profond qu'elles n'érigent. La dynamique de l'Ascension ne se résume pas à une verticalité terre-ciel. Le Fils retourne au Père, certes. Mais Il ne nous a pas abandonnés: "Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps." (Mt 28,20).
L'Ascension, c'est une Promesse. Celle d'une Présence indéfectible. Et celle d'un partage, en plénitude, à une Vie dans la gloire.

Pourquoi, comme dans l'Evangile de la nuit de Pâques, continue-t-on à chercher le Vivant parmi les morts ? Pourquoi s'évertue-t-on à le cantonner à l'éternité, au Ciel, à la prière, à l'Eucharistie ? Le Christ n'est pas un concept, pas un symbole, pas un condensé de paraboles. L'éternité, c'est déjà maintenant. Le Ciel, c'est ce Royaume, en moi, qui me relève de mes cendres quand j'offre ma misère au Seigneur. A la source de toute prière, il y a le Christ. C'est Lui qui les fait sourdre. Et quand, par Amour, à nous Il se donne dans le Pain et le Vin eucharistiques, c'est la Vie qui nous est concédée. Consacrée, devrais-je dire.

Ô, Seigneur, j'aspire à toujours mieux Te suivre des yeux. Pas avec le nez au ciel ou dans les livres. Mais dans le regard des femmes, des hommes et des enfants de ce temps. Aide-moi à Te chercher plus près, plus simplement. A Te trouver là où jamais, sans Toi, je n'aurais pensé Te chercher. Tu m'apprends que cheminer à Ta suite, ce n'est pas forcément aller là où j'aurais voulu. Tes voies sont impénétrables. Ton sillage lumineux.
On ne perd pas ce que l'on ne voit plus. On en vit.

 

Ce site web utilise des cookies. Par la navigation que vous y poursuivez, vous en acceptez l'utilisation et donnez votre consentement avec notre politique de protection des données.