Mgr Peter Henrici, ancien responsable des médias au sein de la Conférence des évêques suisses (CES) en a retracé la genèse. Un des points importants a été le Plan pastoral de la communication et des médias adopté en 1999. Toute une série d'études et d'analyses ont suivi pour aboutir au lancement de la phase de mise en place du projet en 2012. Cette phase a demandé beaucoup de forces et de ressources, a relevé Daniel Kosch, secrétaire général de la Conférence centrale catholique romaine (RKZ) qui en a assuré le financement.
Pour les professionnels de terrain, il a fallu faire face aux incompréhensions, aux incertitudes, aux pressions, aux exigences parfois divergentes, tout en continuant à assumer les tâches quotidiennes. "Plutôt que parler de ce qui n'a pas fonctionné ou de ce qui reste à faire, il faut aussi savoir dire merci", a souligné Daniel Kosch.
Loi du marché contre conseil évangélique
Le nouvel évêque des médias, Mgr Alain de Raemy, a interpellé les responsables et les acteurs des nouveaux centres. Au professionnalisme et à l'efficacité journalistique il a demandé d'ajouter l'originalité chrétienne qui ne dilue pas la saveur et la force du message évangélique. "Pour que notre présence ait un sens, sans automutilation. Pour que nous ne soyons pas une ONG de l'information parmi d'autres." Il a plaidé aussi pour un oecuménisme plus large qui dépasse le cadre institutionnel des Eglises nationales et s'inscrive dans une perspective vraiment catholique c'est-à-dire universelle. Il a souhaité enfin que le conseil évangélique prime sur la loi du marché, que la course à la vérité précède la course au marché, en se méfiant des infos partielles, des sources invérifiables, des rumeurs. "Un correctif n'aura jamais l'efficacité du scoop." Ses deux voeux pour les nouveaux centres des médias sont courage et foi qui ne se dissocient pas l'un de l'autre.
Proche de l'homme
L'ancien Abbé d'Einsiedeln Martin Werlen a défendu la proximité avec l'humain, tel le Christ de l'Evangile. Pour lui il s'agit de garder les yeux et les oreilles ouverts, de se laisser surprendre, d'élargir son coeur. Les réseaux sociaux sont un des nouveaux outils de cette démarche. Dévoiler le mal et mettre le bien dans la lumière pour exercer une autorité qui permette de grandir, tel devrait être, selon lui l'idéal des médias. "On dit que les églises se vident mais que les parvis sont pleins de gens qui regardent à l'intérieur. A nous de les rejoindre", a lancé Bernard Litzler, directeur de Cath-Info.
Maurice Page, apic