Quand des éclaircissements s'imposent

L'abbé Patrick Werth, curé-modérateur de l'Unité pastorale Bienne-La Neuveville, revient sur le cas de l'abbé Léon Foé, ancien curé de La Neuveville, suspendu par son évêque camerounais, Mgr Sosthène Léopold Bayemi, pour des raisons matrimoniales.

L'abbé Patrick Werth, curé-modérateur de l'Unité pastorale Bienne-La Neuveville, revient sur le cas de l'abbé Léon Foé, ancien curé de La Neuveville, suspendu par son évêque camerounais, Mgr Sosthène Léopold Bayemi, pour des raisons matrimoniales.

En dehors des crimes relevant du droit pénal, l'abbé Patrick précise qu'il ne se permet pas de porter un jugement sur une personne ou une situation, mais que son sens aigu de l'information lui impose toutefois de clarifier les choses.

Suspendu ? Tout en restant prêtre, l'abbé Léon ne peut plus exercer licitement son ministère. Sauf l'absolution et l'onction des malades en cas de danger de mort. Il va en revanche de soi que les sacrements célébrés par un prêtre avant sa suspension sont licites et valides. Un évêque qui apprend qu'un prêtre s'est marié civilement n'a pas d'autre choix que de le suspendre. La confiance est rompue et il y a collision frontale entre la promesse faite à l'ordination diaconale et la réalité.

Ordination d'un homme marié/veuf ? Avec l'accord du Saint-Siège, un évêque peut ordonner un homme marié/veuf. Dans ces cas, les évêques vérifient encore plus soigneusement que d'habitude le sérieux de la vocation et les candidats doivent souvent se soumettre à un long temps d'attente.

La discipline de l'Eglise pourrait-elle changer ? Théoriquement... oui, mais... Si quelques évêques occidentaux n'y seraient pas opposés, la quasi-totalité des évêques ne désirent pas de changement sur ce sujet, en particulier ceux des diocèses récents (à partir du 19e siècle). Les pays plutôt favorables à l'ordination généralisée des hommes mariés sont aussi ceux qui connaissent le plus fort pourcentage de divorce. Sans compter qu'un engagement à vie d'une telle intensité n'est guère compatible avec une vie de famille. L'immense majorité des prêtres que je connais pensent la même chose et sont heureux. Pas d'un bonheur facile, mais d'un bonheur qui fait sens.

La miséricorde de l'Eglise n'est pas un vain mot. Si elle ne saurait aujourd'hui plus s'appliquer aux crimes pédophiles (comme elle le fut trop longtemps dans toute la société), elle touche les prêtres qui vivent de temps en temps un écart. Mais en regardant sa vie et son ministère, chaque prêtre doit se demander si, en disant oui à A, il peut encore dire oui à B.

C'est dans ce sens que je souhaite à l'abbé Léon de trouver une voie qui le motive et le rende heureux sur le long terme. Je le porte avec vous et toute l'équipe pastorale dans la prière.

Abbé Patrick Werth, curé-modérateur de l'Unité pastorale Bienne-La Neuveville

Ce site web utilise des cookies. Par la navigation que vous y poursuivez, vous en acceptez l'utilisation et donnez votre consentement avec notre politique de protection des données.