Je me souviens d'un voyage que j'ai fait quand j'étais plus jeune. C'était en Corse, région magnifique où des paysages plus beaux les uns que les autres se succédaient. J'étais à vélo. Dès la première journée je m'étais attaqué à plusieurs cols. Au fur et à mesure que la journée passait, que la fatigue venait, je commençais à trouver les paysages moins beaux. Pourtant, ces paysages étaient toujours aussi magnifiques. Ils n'avaient pas changé. Ce qui avait changé, c'était le regard que je portais sur eux à cause de la fatigue. Ainsi, dans la vie, le regard que l'on porte sur ce qu'on vit peut être très différent. Le même événement peut être vu négativement ou positivement. Nous avons la capacité de poser un regard aimant et constructif sur ce qui nous arrive même si, paradoxalement, c'est un événement difficile.
Je me souviens du témoignage d'une personne qui avait eu un grand problème de santé. Au final et paradoxalement, cette personne avait été contente d'avoir eu cette maladie car cela lui avait permis de repenser sa vie et de découvrir ce qui était important. Cela lui avait permis de mettre Dieu au centre de sa vie et de finalement construire son bonheur. Jésus n'a jamais dit que Le suivre serait un chemin facile et sans souffrance. Par contre, en acceptant qu'Il nous aide à porter nos fardeaux, il devient possible de rester debout et de toujours avancer sur notre chemin qui nous mène au bonheur.
Jésus ne limite jamais quelqu'un à un acte qu'il a fait ou à un trait de sa personnalité. Jésus cherche toujours à nous libérer de ce qui nous asservit et nous empêche d'être et de rester debout dignement. C'est ce regard que nous sommes invités à avoir sur nous-mêmes et sur les uns et les autres. L'Evangile nous invite à voir dans l'autre un frère ou une sœur. Avec ce regard-là, il sera possible de construire un monde où une vraie fraternité sera la règle et non pas l'égoïsme et l'individualisme.