L'administrateur partant, Robert Messer / Chr. Elmer

"Si c'était à refaire, je le referais !"

En octobre 2000, Robert Messer a repris les rênes administratives de la paroisse catholique romaine de Bienne et environs. A la fin de ce mois, il prendra une retraite anticipée, laissant entièrement sa place à Pascal Bord dont l'engagement a déjà commencé en avril. Mais quel bilan tirer de près de seize ans à la tête de l'administration de la paroisse ?

Robert Messer, vous voici à l'aube de la retraite. Une page se tourne...
Oui, mais j'avais prévu de prendre une pré-retraite environ un an plus tôt. Surtout parce que j'ai toujours lutté avec des douleurs à la colonne vertébrale. Et puis parce que, depuis une année, j'ai été confronté à d'autres problèmes de santé et à des traitements conséquents. Là, je me suis dit qu'il était vraiment temps de m'arrêter.

Durant ces 16 ans, avez-vous l'impression d'avoir réalisé l'essentiel de vos objectifs ?
Oui. Nous avons mis en place une organisation répondant aux besoins. On peut toujours optimiser nos moyens, bien sûr. Notamment pour des réalisations en pastorale. Mais je pars avec le sentiment sincère d'avoir tenu mes promesses. Je me souviens que quand j'ai repris ce poste d'administrateur en 2000, fort de mes douze ans d'expérience aux Etablissements pénitentiaires de St-Jean, je pensais avoir tout vu et je me disais que les relations humaines allaient être plus faciles à la paroisse.

Et ce ne fut pas le cas ?
(Il rit de bon coeur). Disons que je suis devenu plus réaliste à travers tous les problèmes et toutes les difficultés rencontrées. J'ai compris notamment que si quelqu'un est issu d'une seule culture, cette personne réagira tout autrement que moi, qui ai grandi dans la pluriculturalité. J'ai compris, en le vivant concrètement, que les relations avec les communautés hispanophone, italophone ou encore francophone sont différentes de celles qu'on peut avoir avec les Germanophones.

Mais revenons aux tâches principales auxquelles vous vous êtes attelé au début de votre mandat à l'administration...
Il y avait, par exemple, une sorte de chaos concernant le statut du personnel. Certains avaient des contrats écrits, d'autres pas, et il y avait une certaine disparité également au niveau des salaires. Pour mettre du neuf et améliorer une situation, il faut d'abord écouter les gens et reconnaître leurs besoins. En tenant compte de tout cela, j'ai essayé de faire au mieux.

Et si c'était à refaire ?
Je le referais ! J'ai toujours eu envie d'être content du chemin parcouru. Les objectifs principaux sont atteints. Etre administrateur, c'est surtout être au service des gens, de la meilleure façon possible.

Que vous a apporté cette expérience professionnelle ?
Tout d'abord à connaître plein de gens qui partageaient mes valeurs. J'ai eu du plaisir à travailler dans un milieu d'Eglise. J'ai également appris bien des choses sur moi, surtout la patience. Mes problèmes de santé récurrents m'ont guidé vers une sorte de sérénité. J'ai aussi été marqué par des rencontres, par des prêtres extraordinaires. C'est important d'être porté par la foi, même en tant qu'administrateur.

La foi, c'est important pour vous ?
Oui. Je n'ai jamais remis ma foi en doute. Même par rapport à ma maladie, je ne me suis pas demandé: "Pourquoi ? Pourquoi moi ?" Dans ma vie, et pas seulement dans le cadre de mon engagement à la paroisse, je me suis simplement efforcé de rester correct et sans préjugés. Je pense que les gens l'ont senti.

Quelques mots sur votre successeur, Pascal Bord ?
Il est enthousiaste, positif, lucide, bilingue, catholique et aussi engagé en politique. Je dis tout cela en vrac. Les paroissiens pourront compléter la liste au fil de son mandat.

Quels sont les défis qui attendent notre paroisse ?
Des changements au sein des relations entre l'Eglise nationale et l'Etat de Berne; l'introduction obligatoire, prévue par Berne, d'un autre système de comptabilité; et il s'agira aussi de trouver un équilibre financier au vu de la baisse des rentrées fiscales.

Vous avez des projets pour cette nouvelle étape de votre vie?
Je profite de votre question pour remercier mon épouse, Beatrice. Sans elle, sans son apport, je n'aurais jamais pu effectuer tout ce travail. Avec la retraite, j'aurai plus de temps à consacrer à ma famille, surtout à nos parents âgés (ma mère et mes beaux-parents). Je vais rester président du chœur de Ste-Marie, prendre encore part aux repas communautaires de ce centre et continuer de travailler pour la paroisse de Lyss comme lecteur, sacristain et délégué au Synode. Enfin, si ma santé me le permet, j'aimerais devenir juge-arbitre de natation, faire une marche de Thoune à Berne et me balader à la Gemmi !

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