Temps de Carême: Revenez à moi de tout votre cœur…

Cet appel retransmis pas le prophète Joël va donner le sens de ce temps de carême qui nous amènera à Pâques.

Carême nous vient de quarantaine (quadragesima en latin), chiffre symbolique qui rappelle les 40 jours de Jésus au désert, les 40 jours que passe Moïse sur le Sinaï, les 40 jours passés par le prophète Elie en marche vers l'Horeb, les 40 années du Peuple en route vers la Terre Sainte. C'est un temps où Dieu se fait plus proche de nous, parle au cœur de l'homme.
Nous allons refaire aussi ce chemin marqués par les temps forts de Dieu.
Ce temps de préparation nous rappelle les premiers temps de l'Eglise où on préparait les catéchumènes au baptême qui se célébrait à Pâques. Il y avait un temps de pénitence pour les catéchumènes. Avec le temps on a proposé cette démarche à toute la communauté.
Le carême sera un temps de pénitence, de conversion, pour revenir à Dieu, mettre de l'ordre dans sa vie, la réorienter.
On commence par le mercredi dit "des cendres".
Pour faire ce chemin, l'évangile du jour nous propose trois domaines à fouiller et approfondir : la prière, l'aumône et le jeûne.

Le jeûne
On va commencer ce carême par un jour de jeûne. Quand on veut obtenir des résultats, on choisit un plan. Là, il s'agit d'organiser une discipline adaptée afin d'atteindre le but qu'on s'est fixé. Un peu comme les sportifs, on choisit un plan d'entraînement.
Autrefois, jusqu'au concile Vatican II, carême signifiait jeûne et privation. On ne mangeait pas de viande pendant ces 40 jours. C'est pour cette raison qu'on avait le mardi-gras, la veille du premier jour de carême qui marquait le départ du jeûne. Fini la viande, c'est ce que veut dire carnaval. Le carnaval s'est mélangé avec des coutumes préchrétiennes de divertissements et de mascarades associés à la célébration païenne de l'équinoxe de printemps. On mangeait beaucoup, on fêtait, avant de partir en carême.

L'aumône
Le jeûne est un moyen de combattre notre appétit d'une nourriture qui nous empêche trop souvent de reconnaître que l'homme ne vit pas seulement de pain...
L'aumône, c'est le partage, complément normal du jeûne. La communauté s'édifie dans la charité par la mise en commun de ce dont on s'est privé pour tous. Nous sommes appelés à un partage plus équitable. C'est tout le sens des campagnes de l'Action de Carême. Mais chacun, chacune est invité(e) à le vivre personnellement.

La prière
La prière enfin sera dialogue avec le Seigneur, prendre du temps (ou davantage de temps) avec le Seigneur. Notre prière pourrait "retrouver la fraîcheur de conversations de fiancés se découvrant peu à peu, en attendant de pouvoir se donner totalement l'un à l'autre" (cf Missel Emmaüs 4, p. 27)
Ainsi donc, le carême est une préparation. Son terme, c'est Pâques, c'est-à-dire la Résurrection à laquelle nous sommes appelés à participer. C'est Pâques qui vient donner sens aux efforts que nous allons faire. Le carême est finalement un appel à la vie, à la plénitude de vie, grâce au cœur à cœur dans la rencontre avec le Seigneur.

Bon carême à vous tous !

Abbé Nicolas Bessire

Ce site web utilise des cookies. Par la navigation que vous y poursuivez, vous en acceptez l'utilisation et donnez votre consentement avec notre politique de protection des données.