Père Guy de Lachaux / Pascal Tissier

Un prêtre pour exorciser le divorce

Du 8 au 11 juillet 2016, le Père Guy de Lachaux était à Delémont où il a animé une session " Trois jours pour choisir la vie " afin d'aider des hommes et des femmes à surmonter " l'enfer " d'une séparation ou d'un divorce. Prêtre dans le diocèse d'Evry, en France, le Père de Lachaux défend depuis plus de vingt ans la cause des divorcés dans l'Eglise.

Au soir du 7 juillet, le Père Guy de Lachaux a déposé ses valises au Centre Saint-François, à Delémont où, une fois de plus, il va tenter d'aider plusieurs personnes à regarder leur histoire en face pour qu'elles trouvent la sérénité et un sens à ce qui leur est arrivé : " Je prends les gens où ils en sont, je les écoute et les accompagne spirituellement. Je ne suis pas un psychothérapeute, mais j'ai deux atouts. Le premier est qu'en Eglise on apprend à se réunir et à s'écouter. Prendre le temps d'écouter l'autre est primordial. Le deuxième atout c'est la force de la Parole... une Parole qui révèle".

Un processus de deuil
" En général, la première journée permet de faire connaissance et chacun raconte son histoire, sa séparation... ce sont souvent des moments forts d'émotion.
Le lendemain, à travers la Parole, chacun choisit un chemin, c'est-à-dire le processus de deuil qui va l'aider à assumer l'échec.
Le troisième jour, doit permettre de transformer le sentiment de culpabilité en pardon, le seul " chemin " vers la libération ". Le Père de Lachaux regrette que beaucoup de divorcés, hommes ou femmes, sortent de l'Eglise en pensant qu'ils en sont automatiquement exclus : " C'est le contraire et j'insiste sur le fait que cette " grande épreuve " de séparation leur offre justement une nouvelle place dans l'Eglise. Vivre c'est aimer ! "

Accueillir avant tout
Plus besoin de poser de question, le Père de Lachaux anime à lui seul l'entretien en revenant sur " Amoris Laetitia ", l'Exhortation apostolique du pape François sur l'amour dans la famille : " Le chapitre 8 intitulé "Accompagner, discerner et intégrer la fragilité" donne de la chair à ce que l'on préconisait, chacun est libre. Cependant, une question demeure que le pape n'a pas abordée concernant le sacrement de mariage. Les choses ont tellement changé... On ne s'en sortira pas tant que l'on ne changera pas la théologie du mariage. Il y a toujours deux camps : ceux qui prônent la loi divine et ceux qui prônent la miséricorde. Je suis d'avis qu'il n'y a pas d'actes qui méritent une condamnation à vie de l'Eglise... elle doit accueillir avant tout ! On doit passer de la théologie de l'idéal à celle du chemin. Il faut écouter les gens, cheminer avec eux ".

Le pouvoir de l'écoute
"En 1990, alors que j'étais prêtre à Paris, j'ai soutenu un groupe de jeunes adultes qui n'acceptait pas la position de l'Eglise face aux divorcés. Ils ont mis sur pied - dans l'église - une exposition sur ce thème qui a aussitôt été vandalisée, mais qui est finalement restée en place pendant quatre mois. On a créé un groupe de parole qui a très vite compté une quarantaine de membres. Sincèrement, je ne savais pas quoi dire, mais je prenais le temps d'écouter les gens et je m'inspirais de la Parole pour tenter de les aider. Pour l'anecdote, je suis issu d'une famille de cinq enfants et j'ai aujourd'hui beaucoup de neveux et nièces et presque autant de petits-neveux ou petites-nièces... et pas un seul divorce dans la famille... c'est peut-être un signe ! " (...)

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