En quoi consiste une Unité pastorale (UP) ?
FXG: Ce sont plusieurs paroisses qui, bien qu'indépendantes administrativement et canoniquement, travaillent conjointement. Dans le cas de notre UP, ce sont deux prêtres (Patrick Werth et moi-même) et deux laïcs (l'animateur pastoral Emmanuel Samusure et l'assistant pastoral Yannick Salomon) qui collaborent sur un territoire pastoral donné. Toute l'équipe, ensemble, va rayonner sur cette UP et se mettre au service des paroissiens.
YS: Oui. L'équipe est au service des gens, pour les accompagner. On n'est pas là pour imposer, mais pour accompagner. La mission de l'Eglise est la mission de tout un chacun. On a tous nos charismes et il y a déjà de belles choses qui se font et se vivent sur notre terrain pastoral. Nous allons prendre le temps de découvrir ce qui se fait et inviter les paroissiens à exprimer leurs besoins. C'est ensemble qu'on agit.
A-t-on déjà quelques pistes concrètes pour demain?
FXG: Oui. Notamment le futur voyage des servants de messe qui regroupera les jeunes des trois paroisses canoniques de Bienne et environs (Ste-Marie – dont la Communauté des Villages - , St-Nicolas et Christ-Roi), plus les jeunes de La Neuveville. Ce sera le premier pas. On s'oriente vers plus de collaborations, plus de services, dans un sens comme dans l'autre.
Qu'est-ce qui vous motive en venant vous établir et exercer votre ministère dans cette région ?
YS: Venir ici me motive tout particulièrement. Et puis, j'ai envie de stabilité. Dans quelques années, notre enfant sera scolarisé. En plus c'est une très belle région. On s'y sent bien et le projet est prometteur. Nous voici ouverts, en chemin, en dialogue. Il y a tellement de joies en perspective !
FXG: Moi, j'ai davantage une âme de citadin. Je suis donc arrivé ici avec beaucoup d'enthousiasme. La configuration d'une ville est toute autre. A tous points de vue. Et puis, la région est splendide avec son lac, ses montagnes… Elle est riche historiquement, culturellement, ethnologiquement. Ici, l'Eglise catholique est en diaspora; donc toujours à devoir se repositionner. On est constamment remis en question par la diversité: l'œcuménisme et une population extrêmement métissée… Tout cela fait que, en soi, c'est particulièrement intéressant.
Comment se vit la collaboration au sein de l'équipe pastorale?
FXG: C'est très positif. Nous avons une pluralité des ministères, des origines, des âges et des expériences. Plus précisément, nous sommes deux prêtres et deux laïcs; des Jurassiens – certains aux origines mixtes ou se sentant citoyens du monde – et un Africain. Certains sont des quinquagénaires en fin de décennie ou au tout début de la cinquantaine, et il y a un trentenaire. Nos parcours, nos vécus sont différents. Tout cela constitue un trésor de qualités, de sensibilités et de charismes qui vont être mis en commun au service de la communauté. C'est une richesse de pouvoir travailler ainsi.
Ce qui va changer, pour les paroissiens ?
YS: C'est surtout qu'il y a à présent une palette de visages, comme vient de le dire François-Xavier. Une équipe doit être aussi un signe de ce qu'est l'Eglise. Si les gens ne se contentent que de consommer, cela ne changera rien. Par contre, s'ils souhaitent s'engager, contribuer à un projet, ils trouveront une équipe qui les écoutera et les aidera à le mettre en œuvre.
Propos recueillis par Christiane Elmer
Abbé François-Xavier Gindrat (33 ans)
Enfant de Porrentruy et issu d'une famille pratiquante de trois enfants, il a effectué toute sa scolarité et son lycée du côté de Porrentruy. Formation théologique à l'Université de Fribourg et séminaire à Givisiez. Pour son mémoire, il s'est spécialisé en histoire de l'Eglise. Différents séjours et stages: à Rome, en Nouvelle-Zélande, puis dans une paroisse de Paris, en pastorale de la jeunesse. Ordonné prêtre en 2011, François-Xavier Gindrat vient de passer six ans en tout du côté de Delémont et villages. Parallèlement à son ministère à Bienne, il entame un ministère comme aumônier militaire. D'un tempérament joyeux, énergique et curieux de nature, il fourmille d'idées et de projets. Il a une passion pour les voyages, les chemins de fer sous toutes leurs formes et la bonne chère.
Yannick Salomon, assistant pastoral (50 ans)
Né à Porrentruy, c'est aussi là qu'il a fait sa scolarité. Il a suivi l'Ecole Polytechnique, a travaillé comme ingénieur en Suisse et en Allemagne, ainsi que dans différents pays, dont l'Afrique, pour des missions humanitaires. Suite à une conversion où il a découvert un Dieu qui n'est qu'Amour, Yannick Salomon a décidé d'étudier la théologie catholique. Après un engagement auprès de migrants en état de précarité, dans le canton de Vaud, il a travaillé en paroisse en Gruyère, en diaconie. Marié depuis cinq ans, il vit avec son épouse et leur petit garçon de trois ans à la cure de La Neuveville. Il aime se mettre à l'écoute des gens, apprécie la multiculturalité et s'adonne avec joie aux sports de plein air et aux voyages.